mercredi 24 septembre 2008

QUELQUES CITATIONS D' AUTEURS SUR LA FONCTION D' ECRIVAIN - Pertinentes, réalistes, mordantes, humoristiques, elles sont un véritable enseignement !




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Rien ne stérilise tant un écrivain que la poursuite de la perfection. Pour produire, il faut se laisser aller à sa nature, s'abandonner, écouter ses voix..., éliminer la censure de l'ironie ou du bon goût...
Cioran

Les grands écrivains n'ont jamais été faits pour subir la loi des grammairiens, mais pour imposer la leur et non pas seulement leur volonté, mais leur caprice.
Paul Claudel

Le plus beau triomphe de l'écrivain est de faire penser ceux qui peuvent penser.
Eugène Delacroix

Disons seulement qu'il fut, aux environs de 1930 un écrivain à la mode, très à la mode, connaissant de grands tirages avec des romans dont à peine un ou deux titres sont restés dans les mémoires.
Michel Déon ( Le rendez-vous de Patmos (1965)

Il y a le suicide dans la solitude d'un écrivain.
Marguerite Duras ( Ecrire )

Le lecteur domine l'écrivain, même quand il en est subjugué.
Madeleine Chapsal ( Oser écrire )

Tous les écrivains sont des exilés, volontaires ou non.
Madeleine Chapsal ( Oser écrire )

Les écrivains font des châteaux en Espagne, les lecteurs y vivent, et les éditeurs touchent les loyers.
Maxime Gorki

Il y a des écrivains chez lesquels la pensée semble une moisissure du cerveau.
Remy de Gourmont

La pensée vole et les mots vont à pied. Voilà tout le drame de l'écrivain.
Julien Green ( Journal)

Ecrivains qui avez souci de votre dignité, n'écrivez jamais rien sans vous demander : quelle figure ceci fera-t-il quand tous les hommes qui vivent maintenant seront morts ?
Victor Hugo ( Faits et croyances )

Je ne reconnais pour grand écrivain que celui qui a telle page qui est comme son visage et telle autre page qui est comme son âme.
Victor Hugo( Faits et croyances )

Les écrivains ont mis la langue en liberté.
Victor Hugo( Les Contemplations (1856)

Les vrais grands écrivains sont ceux dont la pensée occupe tous les recoins de leur style.
Victor Hugo ( Tas de pierres (1901)

Tout grand écrivain frappe la prose à son effigie.
Victor Hugo ( Faits et croyances, 1870-71 )

Balzac. Un de nos plus grands écrivains et le premier entre les bons si on consulte l'ordre du temps. Utile à lire, à méditer, et excellent à admirer, également propre à instruire et à former par ses défauts et par ses qualités.
Joseph Joubert

Et ce ne serait peut-être pas un conseil peu important à donner aux écrivains que celui-ci : - N'écrivez jamais rien qui ne vous fasse un grand plaisir.
Joseph Joubert

Il faut pour être un grand écrivain une perspicacité d'esprit, une finesse de tact plus grande que pour être un grand philosophe.
Joseph Joubert

Il y a toujours, dans un mauvais auteur, le commencement, le quart, le milieu d'un grand écrivain.
Joseph Joubert

L'écrivain doit se rendre semblable au peintre. Le peintre considère son modèle trait par trait, mais c'est l'ensemble qu'il en montre. Ce n'est pas rayon par rayon, mais par faisceaux, que la lumière nous éclaire.
Joseph Joubert

Les écrivains qui ont de l'influence ne sont que des hommes qui expriment parfaitement ce que les autres pensent et qui réveillent dans les esprits des idées ou des sentiments qui tendaient à éclore.
Joseph Joubert

Les très bons écrivains écrivent peu parce qu'il faut beaucoup de temps pour réduire en beauté leur abondance ou leur richesse.
Joseph Joubert

Que d'écrivains ne sont immortels qu'avant leur mort !
Roger Judrin ( Ténèbres d'or (1979)

Vous pouvez devenir écrivain. Mais il faut être auteur.
Ernst Jünger ( L'auteur et l'Ecriture )

Le nombre des écrivains est déjà innombrable et ira toujours croissant, parce que c'est le seul métier, avec l'art de gouverner, qu'on ose faire sans l'avoir appris.
Alphonse Karr

Il y a deux sortes d'écrivains. Ceux qui le sont, et ceux qui ne le sont pas. Chez les premiers, le fond et la forme sont ensemble comme l'âme et le corps; chez les seconds, le fond et la forme vont ensemble comme le corps et l'habit.
Karl Kraus

On doit lire tous les écrivains deux fois, les bons et les mauvais. Les uns, on les reconnaîtra; les autres, on les démasquera.
Karl Kraus

Il semble, pour un écrivain, que chaque page qu'il écrit doive être pour lui une nouvelle leçon dans l'art d'écrire.
Paul Léautaud ( Propos d'un jour )

Un écrivain qui reçoit un prix littéraire est déshonoré.
Paul Léautaud ( Entretiens avec Robert Mallet )

Le rôle véritable de l'écrivain envers les hommes est de dire sans relâche ce que pensent les hommes insignes ou, en général, ce que la majorité pense ou ressent sans le savoir. Les auteurs médiocres ne disent que ce que chacun aurait dit.
Georg Christoph Lichtenberg ( Le miroir de l'âme )

Toi par le fait que tu es un écrivain ou un peintre, tu es un mystère social.
Mac Orlan ( Oeuvres complètes )

Un écrivain, lui, devrait se faire incinérer. On mélangerait ses cendres à la pâte à papier utilisée pour une belle édition posthume.
Mac Orlan

Un grand écrivain se remarque au nombre de pages qu'il ne publie pas.
Stéphane Mallarmé

Seul un écrivain médiocre est toujours à son meilleur niveau.
William Somerset Maugham

Un écrivain est essentiellement un homme qui ne se résigne pas à la solitude. Chacun de nous est un désert.
François Mauriac ( Dieu et Mammon )

Notre temps sera ce que nous voudrons qu'il soit, et singulièrement ce que le feront ses écrivains, ses penseurs et ses saints. Que cette génération soit à la recherche de la liberté est déjà un signe favorable.
André Maurois ( Ce que je crois (1952)

C'est à l'audace de leurs fautes de grammaire que l'on reconnaît les grands écrivains.
Henry de Montherlant

Les écrivains ne se nourrissent pas de viandes ou de poulet, mais exclusivement d'éloges.
Henry de Montherlant

Les citations sont les béquilles des écrivains infirmes.
Paul Morand ( Journal inutile 1968-1972, 2 août 1968 )

Beaucoup parler de soi passe pour bête. L'humanité a trouvé une manière originale de tourner cet interdit : l'écrivain !
Robert Musil

Il est dangereux de passer trop tôt pour un écrivain de bon sens : c'est le privilège des médiocrités mûres.
Gérard de Nerval ( La Bohème galante )

Si les écrivains ne lisaient pas et si les lecteurs n'écrivaient pas, les affaires de la littérature marcheraient infiniment mieux.
Giovanni Papini

Un mot n'est pas le même dans un écrivain et dans un autre. L'un se l'arrache du ventre. L'autre le tire de la poche de son pardessus.
Charles Péguy

On accorde à l'écrivain, un crédit d'intelligence et de sagesse dont seul le grand médecin peut se prévaloir.
Bernard Pivot

Un écrivain est un homme qui n'arrête pas de vouloir se défaire de l'obscurité, qui n'arrive jamais à sortir tout à fait de l'obscurité ...
Pascal Quignard ( Vie secrète )

C'est connu, les écrivains aiment voyager. Bien sûr... pour eux, il est plus facile de lever l'encre.
Georges Raby

Il y a les conteurs et les écrivains. On conte ce qu'on veut ; on n'écrit pas ce qu'on veut : on n'écrit que soi-même.
Jules Renard

L'écrivain écrit pour être aimé. Il est lu sans pouvoir l'être.
Jules Renard

Le métier d'un écrivain, c'est d'apprendre à écrire.
Jules Renard ( Journal, 18 juin 1900 )

Le mot juste ! Le mot juste ! Quelle économie de papier le jour où une loi obligera les écrivains à ne se servir que du mot juste !
Jules Renard ( Journal, 22 novembre 1894 )

Pour un écrivain qui vient de travailler, lire, c'est monter en voiture après une marche à pied pénible.
Jules Renard ( Journal, 14 avril 1899 )

Un écrivain très connu l'année dernière.
Jules Renard

Plus d'un écrivain est persuadé qu'il a fait penser son lecteur quand il l'a fait suer.
Rivarol

On récompense des écrivains parfois pour leur oeuvre. Pourquoi n'en punit-on jamais.
Jules Romains ( Amitiés et Rencontres )

Il est des écrivains si suspects qu'ils arriveraient à nous faire prendre des lanternes pour des vessies.
Jean Rostand

Les banalités des écrivains rares nous fournissent de bonnes citations.
Jean Rostand ( Pensées d'un biologiste (1967)

Un grand écrivain est un homme qui sait nous surprendre en nous disant ce que nous savions depuis toujours.
Jean Rostand ( Pensées d'un biologiste (1967) )

Mais je trouvais indigne, et je le trouve encore, d'écrire par le seul enthousiasme.
L'enthousiasme n'est pas un état d'âme d'écrivain.
Paul Valéry

Je me présente : Vialatte, écrivain notoirement méconnu.
Alexandre Vialatte

C'est un des rêves depuis longtemps dorlotés par le signataire de ces lignes que de rendre un jour obligatoire la protection du livre contre tout risque de lecture, tâche à laquelle s'emploient déjà diligemment les écrivains eux-mêmes.
Boris Vian

Le métier d'écrivain fait apparaître celui de jockey comme une situation stable.
John Steinbeck

dimanche 7 septembre 2008

L'IRAN SERA-T-IL UN JOUR BOMBARDé ? ET SI OUI, PAR QUI ?... (version française et anglaise)



BOMBARDEZ L'IRAN MAINTENANT, QUELLES QU'EN SOIENT LES CONSEQUENCES!
Par Saleh al Rashed, journaliste saoudien écrivant dans un journal arabe libéral Elaph
Le 4 août 2008 - www.elaph.com

Extraits présentés par Memri N°2026, le 15/08/08
Et traduits de l'anglais par Albert Soued pour www.nuitdorient.com

Un Iran nucléaire, c'est comme si on avait Ben Laden avec la bombe

"On ne pourra pas l'éviter", cet adage me vient à l'esprit quand je lis ce qu'annonce Mohamed Ali Jaafari, le commandant des Gardiens de la révolution: "Si l'Iran est attaqué du fait de son programme nucléaire, mon pays peut aisément fermer le détroit d'Ormouz, le principal passage des pétroliers". Selon mes estimations, l'Iran cherche à gagner du temps pour acquérir l'arme nucléaire et on ne pourra pas éviter la confrontation. Si un pays comme l'Iran a l'arme nucléaire, avec son idéologie fanatique, c'est comme si Ben Laden avait lui-même une bombe atomique. C'est du pareil au même. Malgré la différence de leurs turbans et de leurs croyances religieuses, le résultat final sera le même.

Peut-être que nous, Saoudiens ainsi que les citoyens des pays de Golfe, n'avons pas de chance puisque nous serons les premiers à souffrir d'une confrontation militaire avec l'Iran. On nous menace de la fermeture du détroit d'Ormouz et si cela se produit c'est une situation très grave pour nous. Mais on peut aussi la comparer à celle d'un malade qui refuse d'être soigné par une opération de cautérisation, la seule qui puisse le sauver. Certes la douleur due à l'opération est pénible, mais elle est nécessaire, voire inévitable. L'histoire nous a appris que les pays dont l'idéologie est fanatique ne cèdent que devant leur défaite et il faut donc une victoire contre leur idéologie…Ils n'acceptent jamais de compromis, même s'ils se trouvent au bord du désastre!

La seule solution est la confrontation, car notre priorité absolue est la sécurité stratégique du Golfe.

Il n'y a pas d'autre solution au problème Iranien que la confrontation. Mené depuis longtemps par les Etats-Unis et l'Europe, le jeu du bâton et de la carotte ne fonctionne pas. Nous souffrons aujourd'hui de 2 choses:
- L'Iran cherche à obtenir l'hégémonie régionale à travers le nucléaire
- L'Iran cherche à imposer sa volonté à travers des alliés sectaires qui lui sont subordonnés, la 5ème colonne du fondamentalisme shiite arabe.
Imaginez les conséquences sur la région si l'Iran avait la bombe nucléaire…!

Etrange coïncidence peut-être, cette fois-ci nos intérêts stratégiques coïncident avec ceux d'Israël. Le régime des mollahs d'Iran est notre ennemi et il est aussi l'ennemi, non seulement d'Israël, mais de la paix mondiale et de sa sécurité. Je sais que les démagogues arabes se lèvent toujours comme un seul homme avec quiconque qui s'attaque à Israël ou à l'Amérique. Evitons pour une fois de suivre cette démagogie. La priorité aujourd'hui est notre sécurité stratégique dans le Golfe, menacée par l'Iran, même si cela se fait au dépend de la cause palestinienne. En politique, personne ne vous empêche de vous "allier avec le diable", si c'est dans votre intérêt. Le danger Iranien est très proche et exige de nous ce type de réponse, sans délai et sans hésitation, de mon point de vue. Chaque jour qui passe profite à l'Iran.

Nous devons pousser les puissances mondiales, en particulier les Etats-Unis et l'Europe, vers une confrontation militaire pour neutraliser l'ennemi iranien, quel qu'en soit le prix, avant qu'il ne soit trop tard, et ceci malgré l'opposition des Arabes du Nord (1).

Note de la traduction
(1) Arabes du Nord: Syrie, Liban, Palestine

Saudi Columnist: Bomb Iran Now, Let Chips Fall Where They May

Memri No. 2026 | August 15, 2008

In his August 4, 2008 column in the liberal Arab e-journal Elaph, Saudi columnist Saleh Al-Rashed argued that the Gulf states should urge the West to attack Iran before it acquires nuclear weapons. Following are excerpts from the column:(1)

A Nuclear Iran is Like a Nuclear Bin Laden

'There's no avoiding what there's no avoiding' – this adage came to mind when I read the pronouncement by Iran's Islamic Revolutionary Guards Corps commander Mohammad 'Ali Ja'fari, who said: 'My country is easily capable of closing the Straits of Hormuz, the main passageway for oil freighters, if the country is attacked due to its nuclear program.'
In my estimation, confronting this country, which is trying to gain the time necessary to acquire nuclear weapons, is unavoidable. The possession of nuclear weapons by a state like Iran, which is ideological to the core, is more or less like Osama bin Laden having a nuclear bomb. They are two of a kind. Despite the difference in their turbans and in their religious beliefs, the end result is the same.
Perhaps it is our bad luck that we [i.e. Saudi Arabia] and the Gulf states would be the first to suffer from a military confrontation with Iran and from its response, and the problem would become even more grave if Iran succeeded in closing the Straits of Hormuz, as the IRGC commander threatened. But our situation with Iran is like that of the sick man who refuses to have his illness treated with cauterization. Yes, the pain of the burning is horrible, but this malady can only be treated through this military confrontation –cauterization. History has taught us that ideological countries only pay heed to victory over their ideology… They never accept any halfway situation, even when they find themselves on the brink of disaster."

"Confrontation Is The Solution"; "The Absolute Priority Must Be Our Strategic Security in the Gulf"

Confrontation is the solution, and there is no solution but confrontation. The game of the carrot and the stick played by the U.S. and E.U. will be to no avail.
At present, we are suffering from two things: Iran's attempts [to gain] regional hegemony, and its attempts to impose its influence via its sectarian allies – the fifth column of Arab Shi'ite fundamentalists. Imagine what Iran's influence, hegemony, and fifth column would be like if Iran had a nuclear bomb.
Perhaps it is a strange coincidence that, this time around, our strategic interests coincide with those of Israel. The regime of the mullahs in Iran is our enemy, and at the same time it is an enemy not just of Israel, but of world peace and security.
I know that the Arab demagogues stand together indiscriminately with anyone who is against Israel and America. But we need to not be swept away by these demagogues as we were in the past. This time, the absolute priority must be our strategic security in the Gulf, which is threatened by Iran – even if this comes at the expense of the Palestinian cause.

In politics, nothing prevents you from allying with the devil for the sake of your interests. This is what confronting the Iranian danger – which is close – demands of us. This issue, in my estimation, cannot suffer delay or hesitation. Every passing day benefits Iran.

Thus, we need to push the world powers, and especially the U.S. and the E.U., towards military confrontation to neutralize the Iranian enemy, whatever the cost, before the nuclear bomb makes it too late – even if it is against the will of the Arabs of the north."

Endnote:
(1) www.elaph.com, August 4, 2008.

vendredi 22 août 2008

Courte biographie sur M. YOURCENAR Texte extrait du recueil de nouvelles "Comme un noir soleil"





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MY ACADEMICIENNE
OU LA DEMOISELLE DE CRAYENCOUR


Au début des années 1900, quelque part en France dans les Flandres, près de Lille… À Saint Jans Cappel exactement, par un beau jour d’été.
À l’horizon, se profile un romantique château aux fines tourelles…
« Le Mont-Noir », se dresse au milieu d’une nature exubérante.
Une petite fille à l’air grave se promène dans l’immense parc. Enfant d’une huitaine d’années déjà sérieuse et réfléchie, beaucoup de pensées se bousculent dans sa jolie tête brune.
Regard clair intense et profond, cheveux mouvants lui tombant sur les épaules, gracieuse dans sa robe blanche recouvrant la culotte longue resserrée aux chevilles au-dessus des bottines lacées, Marguerite avance à pas menus, foulant l’herbe de la pelouse, s’arrêtant parfois pour cueillir les fleurs sauvages aux tons variés, dont la grâce ou le parfum l’émeuvent déjà.
Elle a des allures de petite fille sage. De petite fille modèle de ces années-là.
Qu’on ne s’y fie pas… Bien des années plus tard, lorsqu’elle sera devenue célèbre, elle avouera avoir détesté les livres de la comtesse de Ségur, qu’elle ne trouvait pas naturels, trop manichéens.
Trop sophistiqués par rapport à sa conception précoce de la vie, les enfants dépeints l’irritaient, ne lui paraissant pas réels.

Marguerite se dirige tout droit vers l’enclos où se trouvent ses moutons, et surtout sa chèvre. Une belle chèvre blanche, aux incroyables cornes dorées. Cadeau de Michel de Crayencour son père, qui lui en a fait un jour la surprise, peignant lui-même les cornes de l’animal. Son père est un être fantastique… Dans leur propriété du Sud de la France, il accroche toujours aux arbres des oranges avec un fil, lorsqu’ils en sont dépourvus…
Elle prend plaisir à caresser le pelage un peu rugueux, à essayer de comprendre ce que peut ressentir la bête. Elle voudrait découvrir tout son mystère au travers de son regard… Son profond amour des animaux, sa compréhension de leur place importante sur terre, du respect qu’on leur doit comme à tout être vivant l’habitent déjà.
Marguerite ne sait pas que plus tard, devenue écrivain, ses livres lui donneront l’occasion de dire son sentiment sur leur sort. Notamment, dans sa première autobiographie, Souvenirs pieux, où elle est atterrée d’avoir découvert les massacres d’éléphants, qu’elle dénonce.
Et elle fera un jour la réflexion suivante : « Qui ne ressent pas profondément ne pense pas ».
Caressant sa chèvre, elle songe à son père. Plus qu’un père : un protecteur, un confident, un ami. Un professeur aussi, qui lui enseigne tout et surtout la littérature. Malgré son jeune âge, il lui parle déjà philosophie latine, grecque et shakespearienne. Elle lui voue une admiration sans borne, elle, l’enfant sans mère, élevée par lui et sa grand mère Noémi, dont son père est le fils ; sans oublier Gretchen, sa chère nourrice, qu’elle affectionne…
Marguerite s’étonne toujours, lorsque les gens s’apitoient sur son sort d’enfant sans mère.
Au château, lorsqu’elle regarde les portraits de ses ancêtres, elle s’arrête parfois devant celui de sa mère. Fernande de Cartier de Marchienne, jeune femme belge… Elle a beau scruter le visage, il ne lui évoque rien de particulier, aucune émotion.
Cette femme qu’elle ne connaît pas, qu’elle n’a jamais vue, lui est parfaitement indifférente. Paraît-il qu’elle est morte en lui donnant le jour en Belgique, à Bruxelles, un 8 juin de l’année 1903… Elle a du mal à le réaliser, de même qu’elle ne peut réaliser que cette dame figée dans un encadrement était sa mère.
Pour elle, ce qui compte, ce sont toutes ces femmes qui s’occupent d’elle. D’abord sa nourrice, en qui elle trouve suffisamment de compréhension et d’affection pour ne pas se sentir frustrée ou abandonnée, et ensuite les domestiques ; elle aime se rendre dans l’immense cuisine où il fait bon, au coin du feu, parler avec le personnel ; avec tous ces « gens » lui faisant penser à la tribu romaine et avec qui elle entretiendra de tout temps des liens amicaux. Et il y a également les bonnes amies de son père, toutes si gentilles avec elle. Et puis, Noémi, sa grand mère…
À chaque fois qu’elle y pense, instinctivement Marguerite fronce un peu les sourcils et son regard se fait dur. « Marguerite, fais attention à mon fauteuil… Ne marche pas sur mon tapis… ». Sa grand mère lui paraît déjà trop rigide, trop «Bourgeoise », avec son éternel esprit de possession des biens matériels.
Ce n’était pas qu’elle en souffrait, non… Mais lorsqu’elle l’observait, elle la trouvait bizarre et pas bien sympathique (cette « sympathie » qui lui était si importante et dont elle dira devenue femme : « Dès qu’il y a sympathie, ce mot si beau qui signifie « sentir avec » commencent à la fois l’amour et la bonté »). Ne comprenant pas qu’elle puisse être la mère de son père, si différent.
Peut-être était-ce aussi pour cela, qu’il avait coutume de dire : « On n’est bien qu’ailleurs » ?…
Ce qu’elle-même pensait, attendant à chaque fois avec une certaine hâte qu’il l’emmenât avec lui en voyage.

Partir sans cesse avec son père à la découverte du monde, de ce monde qu’il avait entrepris de lui faire connaître, fut, durant toute son enfance et son adolescence, la première de ses passions, celle qu’elle devait conserver tout au long de son existence. Une existence de vagabonde, de nomade… De marginale, comme celle de son père, qui lui disait à chaque fois là où ils se trouvaient, dès que quelque chose allait mal, que ce soit n’importe quoi : « Ça ne fait rien, on n’est pas d’ici, on s’en va demain »…
Dès que Marguerite fût en âge de comprendre, elle fut immédiatement conquise par la personnalité de son père, faite, dira-t-elle, « d’un mélange d’audace et de générosité, avec un fond d’indifférence malgré son ardeur ». Et jusqu’à la mort de celui-ci, tous deux furent très liés par une grande complicité les faisant s’épauler l’un l’autre, au travers de leurs discussions littéraires et de leurs voyages.
Beaucoup plus tard, lorsqu’elle serait devenue écrivain, elle parlerait de tout cela, couchant ses mémoires sur papier, dans son livre Archives du Nord, son deuxième livre autobiographique…

*

Année 1914, au mois d’août. Port d’Ostende. Un paquebot plein de réfugiés s’éloigne en direction de l’Angleterre…
L’Allemagne a déclaré la guerre à la France et violé la neutralité belge. La machine infernale est en route…
L’un près de l’autre sur le pont, Marguerite et Michel de Crayencour regardent avec émotion, angoisse et tristesse disparaître peu à peu les côtes belges. Mais Marguerite a onze ans. À cet âge, c’est l’aventure qui prime sur le reste. Elle est très excitée de découvrir bientôt la Grande Bretagne.

Durant toute une année, avant de regagner Paris en 1915, elle va explorer Londres, tout à la joie d’être pour la première fois aussi libre, dans une ville étrangère immense et riche en découvertes. Son amour des animaux est comblé : elle vit non loin de Richmond, une agglomération de la banlieue ouest de la capitale. Et là, se trouve un magnifique parc avec sa réserve de biches, où Marguerite se rend souvent pour les contempler. Un peu du Mont-Noir ressurgit… Ce Mont-Noir, qui n’existe plus que dans sa mémoire : après la mort de sa grand-mère, la propriété a été vendue par son père. Comme elle voyage beaucoup, elle n’en a pas vraiment pris conscience.
Mais à Londres, il y a surtout les sorties avec son père, qui l’emmène visiter tous les monuments à voir, tous les musées, et qu’elle attend à chaque fois avec impatience. National Gallery, British Muséum…
Et cette année anglaise s’avèrera une année décisive pour la petite Marguerite. Au British Muséum, elle va faire une rencontre capitale pour sa future vie d’écrivain : elle y voit pour la première fois, un buste de bronze repêché dans la Tamise au XIXe siècle. C’est celui d’Hadrien, empereur romain du IIe siècle, dans sa quarantième année.
Une révélation… Elle est subjuguée.

« L’imagination accepte ce à quoi elle s’attache. Il y a des affinités, des choix, qui ne sont pas très faciles à expliquer »… confiera, bien des années après à un journaliste français, l’écrivain qu’elle est alors.
Malgré tout, elle dira avoir eu parfois dès son jeune âge, confusément, comme une sorte de fièvre intérieure. Une espèce de prescience de sa vie la lui faisant voir particulière et intense.
Quant aux choix, Marguerite les aura faits de bonne heure. Son goût de l’Antiquité, du mystique, du Sacré sera là, définitivement. La trame de toutes ses œuvres sera tissée de fils grecs.
Depuis Alexis ou le Traité du vain combat et Feux, en passant par Le Coup de grâce et Mémoires d’Hadrien, pour en terminer avec L’Œuvre au noir
Ne dira-t-elle pas par la suite : « Presque tout ce que les hommes ont fait de mieux a été dit en grec » ?


*

À la fin des années 80, quelque part sur la côte Est des États-Unis, dans le Maine, un jour de début d’automne.
Sur une île nommée « Monts-Déserts » par Champlain, en pleine nature, « Petite Plaisance », une grande maison de bois peinte en blanc, faisant penser à quelque habitation créole d’autrefois, ou encore, aux maisons style western du temps des cow-boys et des Indiens…
Immobile sur le pas de la porte, une vieille dame scrutait l’horizon. Son regard bleu intense, malgré la somme des ans s’inscrivant tout autour, restait incisif et perçant, comme si rien ne pouvait l’atteindre. Il errait très loin, bien au delà de tout. Comme détaché du monde…

Enhardie par le temps qui se voulait clément ce jour-là, Marguerite Yourcenar décida de se dégourdir les jambes en faisant un tour au jardin. Elle enfila sa veste, posa sur sa tête un foulard de soie qu’elle noua négligemment et descendit les quelques marches de sa terrasse.
Peu après, elle entrait dans le pré aux marguerites. Elle en cueillit un gros bouquet dont elle ornerait comme à chaque fois son bureau. Elle eut un demi-sourire un peu triste. « Une Marguerite parmi les marguerites… ». Petite phrase de sa regrettée compagne Grace Frick. Elle se souvenait… Elle avait répondu : (Ce qu’elle avait dit également à ce journaliste parisien, venu l’interviewer quelques années auparavant) « Oui, et c’est pourquoi mon prénom me plaît assez… C’est un nom de fleur. Et à travers le grec, qui l’a emprunté au vieil iranien, cela veut dire « perle ». C’est un prénom mystique ».
Grace, sa compagne… Tous ses amis, eux, toujours là. Mais à présent quand même bien seule…
Tout écrivain qu’elle est, reconnu et récompensé par les palmes académiques en mars 1980, dont la voix s’est enfin fait entendre outre atlantique, elle n’est plus maintenant qu’une vieille femme finalement vaincue par la vieillesse, la solitude et la souffrance physique. Une dame très âgée, qui reconnaît avoir eu une vie riche et bien remplie, mais qui sent que celle-ci va bientôt s’interrompre.
Alors, elle remue ses souvenirs avant de disparaître, pour, « afin de ne pas rater le passage », partir « les yeux ouverts ». Ouverts sur un monde qui lui a tant apporté. Tant donné, mais tant repris aussi…
Grace… sa chère Grace, qui avait su être, durant quarante ans, sa fidèle amie, sa complice de tous les instants, voyageant avec elle, l’assistant dans son travail. Qui l’appelait tendrement « my »… Brusquement malade, si tôt disparue. Chagrin immense… Plus encore que pour son père, disparu lorsqu’elle commençait tout juste sa vie de femme. Elle n’avait que vingt-six ans… La jeunesse, elle, est férocement égoïste : elle parvient facilement à oublier.
Depuis que Grace était morte, elle avait souvent repris la route. Une autre façon intelligente d’y moins penser, en faisant le « tour de la prison », comme elle aimait à dire. Un long périple à travers le monde, en compagnie de son tout dernier ami, son jeune ami musicien, Jerry Wilson… Un nomade, un marginal comme elle, qui partageait la même passion des voyages. Et dire qu’il venait de mourir lui aussi. Si jeune…
Mais la vie était ainsi.
Ce n’est jamais que « l’atrocité foncière de l’aventure humaine », se répète-t-elle encore ce jour, sachant que personne ne peut y échapper.
Et Marguerite pleure sans honte, au milieu des fleurs où elle s’est assise et qui la cachent et la protègent.
Trop de morts terribles l’entourent… Elle est trop vieille à présent, pour avoir la force de continuer, de lutter seule. Une phrase, écrite dans sa jeunesse, lui revient en mémoire : « Solitude. Je ne crois pas comme ils croient. Je ne vis pas comme ils vivent. Je n’aime pas comme ils aiment. Je mourrai comme ils meurent ». Phrase bien prémonitoire, pense-t-elle, souriant malgré elle à travers ses larmes.

Ses pleurs un peu séchés, l’ombre de Zénon se profile aussitôt en elle… Elle n’est pas vraiment seule. Hadrien aussi est là… Depuis toujours. Depuis qu’elle leur a redonné vie, elle les porte en elle… Ses personnages l’habitent. Elle leur parle, elle les entend lui répondre, elle les voit… Tous ces « vivants du passé » l’ont toujours hantée. Ils l’ont accompagnée tout au long de son existence.
Marguerite se rassure soudain : ils seront avec elle, à son chevet, dans ses derniers instants… Elle en est certaine.
Madame Yourcenar se relève avec peine, les bras plein des marguerites cueillies. Elle ne pleure plus. Avec eux, elle se sent plus forte. Elle est déjà hors du monde, hors du temps…
Elle retourne à sa maison et continue à songer en marchant. Toujours aux mêmes choses, qui font partie de sa philosophie. À ces mêmes propos, qu’elle avait confiés à ce journaliste : « La vie est beaucoup plus au passé qu’au présent. Le présent est un moment toujours court et cela même lorsque sa plénitude le fait paraître éternel. Quand on aime la vie, on aime le passé parce que c’est le présent tel qu’il a survécu dans la mémoire humaine. Ce qui ne veut pas dire que le passé soit un âge d’or : tout comme le présent, il est à la fois atroce, superbe ou brutal, ou seulement quelconque ».
L’académicienne met les marguerites dans un grand vase, qu’elle pose sur sa table de travail. Elle allume sa lampe de bureau, s’assied. Elle reprend ses feuillets épars, les relit, les rature, les annote, y trace quelques vagues dessins, puis d’un coup écrit d’une traite.
Elle travaille sur son dernier roman, Quoi ? l’Éternité, le dernier de sa trilogie autobiographique, Le labyrinthe du monde. Elle sent que le temps presse. Elle a d’autres livres en tête, mais elle sait déjà qu’elle n’aura pas le temps de les écrire. Aura-t-elle le temps de terminer celui-là ?…




jeudi 14 août 2008

LA TOILE TISSEE PAR LE HEZBOLLAH, par J. Halevi et A. Perry (version française et anglaise)



LA TOILE TISSEE PAR LE HEZBOLLAH
Au-delà du Liban, ce groupe shiite devient une menace globale

Par Jonathan Halevi et Ashley Perry, chercheur et rédacteur en chef du JCPA, Jewish Center for Public Affairs à Jérusalem et spécialistes du Moyen Orient
Traduit par Albert Soued, pour www.nuitdorient.com
12/08/08

Les rodomontades de l'Iran sont montées d'un cran récemment, essayant de dissuader toute attaque sur ses installations nucléaires. Le président Ahmedinejad a menacé que les forces Iraniennes allaient "couper les mains" de leurs ennemis, avant qu'ils ne puissent appuyer sur la gâchette. Beaucoup ont interprété cette déclaration comme une possible attaque préventive de missiles. Mais il y a pire.
Depuis de nombreuses années, le Hezbollah, organisation satellite de l'Iran, a étendu son influence très loin. Dans son idéologie d'aller jusqu'au bout contre l'Occident, l'Iran a beaucoup appris des 2 guerres du Golfe. Opposés à Saddam Hussein, qui menaçait l'Occident d'une guerre totale, menace qui restait sur le plan rhétorique, les ayatollahs sont plus conséquents que lui, car ils ont tissé un réseau global terroriste à travers le monde, prêt à entrer en action sur ordre.

Le Hezbollah est partie prenante du régime de la révolution islamique de Téhéran. Les autorités religieuses de l'Iran ont donné au sheikh Hassan Nasrallah le titre de "représentant Libanais", ce qui lui confère une part du pouvoir du régime Iranien. Le Hezbollah reçoit des millions $ par an de l'Iran pour financer ses opérations. Après la 2ème Guerre du Liban, il reçut encore plus de fonds pour compenser les pertes militaires et civiles et pour réhabiliter les villages shiites qui l'ont soutenu. Le transfert des fonds est réalisé à travers la Brigade Al Qods, appartenant aux Gardiens de la Révolution, le Ministère des Affaires Etrangères et des filiales d'Institutions officielles au Liban.

Le calme relatif actuel le long de la frontière Libanaise avec Israël ne signifie nullement que l'enthousiasme du Hezbollah s'est calmé. Bien au contraire, il permet au Hezbollah de poursuivre ses principaux objectifs, changer la constitution libanaise en faveur d'une part plus importante au Parlement, dans le but de profiter d'un système démocratique et s'emparer du pays, le transformant en nation islamique, avec la shiah triomphante.

Le Hezbollah et son chef charismatique sont très populaires dans le monde arabe, même parmi certains sunnites. Il est un facteur important dans l'entraînement des masses vers le jihad. Sa méthode est de soutenir toutes les factions qui cherchent à renverser un gouvernement arabe en place, à affaiblir toute opposition sunnite, à créer des alliances stratégiques locales avec le mouvement des Frères Musulmans, à infiltrer les zones palestiniennes. Ces activités sont en harmonie avec le programme politique Iranien élaboré dans les années 90 pour 50 ans. Selon ce programme, la révolution islamique doit être exportée dans les pays voisins et au-delà, par le prêche, par l'émigration shiite, par l'achat d'immeubles, par la formation de groupes politiques, par l'infiltration des gouvernements en place, par la subversion progressive des Parlements élus démocratiquement et des autres institutions où le pouvoir se focalise.

NOUS AVONS LES MOYENS

On trouve les traces du Hezbollah iranien dans divers pays d'Afrique et d'Amérique latine. Au Nigéria, le Hezbollah opère au sein des shiites Libanais expatriés et des populations locales. Le chef de la shiah locale au Nigéria est le Sheikh Zakzaky qui a réussi à faire idolâtrer dans son pays Hassan Nasrallah et les ayatollahs d'Iran.
Au Vénézuela et dans les autres pays d'Amérique du Sud, le Hezbollah mène une campagne de longue haleine pour convertir les Indiens à l'Islam Shiite. Teodoro Rafael Darnott, connu aussi comme le "le Commandant Teodoro" a récemment déclaré:
"Si les Etats-Unis attaquent l'Iran, le seul pays gouverné par Dieu, nous riposteront en Amérique Latine, et même à l'intérieur des Etats-Unis. Nous en avons les moyens et nous savons comment faire. Nous saboterons tout l'acheminement du pétrole vers les Etats-Unis. Vous êtes prévenus !"

Le 29 juin, le quotisien du Koweit, al Syassa a rapporté que le Hezbollah entraînait de jeunes Vénézuéliens dans des camps militaires au Sud du Liban, afin de les préparer à attaquer des cibles américaines. De plus, le Hezbollah et l'Iran ont installé des cellules secrètes pour mener des attaques terroristes, à l'image de celles qui ont détruit l'ambassade d'Israël à Buenos Aires et le siège de l'association juive Amia, au début des années 90, ou de celles qui ont eu lieu au Koweit, en Arabie et en Thailande, et de celles qui ont raté à Londres,
Entre temps, ABC rapporte que le renseignement aux Etats-Unis et au Canada est au courant de cellules dormantes au Canada dont le rôle est de réunir des informations sur des cibles potentielles Juives et Israéliennes, à Ottawa et à Toronto (1). Les ramifications de la toile tissée par le Hezbollah est une menace sérieuse pour le monde entier. L'Iran a compris que pour vraiment menacer l'Occident et le maintenir en otage, il fallait créer une multitude de menaces ancrées localement dans divers pays où l'Occident a des intérêts.
Le gouvernement anglais est un des rares à réaliser ces menaces et il a mis hors la loi la branche militaire du Hezbollah. Il est grand temps que d'autres pays occidentaux suivent cette voie, s'ils veulent neutraliser cet alter ego de l'Iran et son joker, prêt à sévir en cas d'attaque pour arrêter le projet nucléaire iranien.

Note de www.nuitdorient.com
(1) Ne nous leurrons pas, ces cellules dormantes existent aussi en Europe et notamment en banlieue parisienne

Hizbullah’s global reach
Shiite group’s reach extends far beyond Lebanon, poses global threat

By J. Halevi, A. Perry
- Lt. Col. (res.) Jonathan D. Halevi is a senior researcher of the Middle East and radical Islam at the Jerusalem Center for Public Affairs. He is the co-founder of the Orient Research Group Ltd. and is a former advisor to the Policy Planning Division of the Ministry of Foreign Affairs
- Ashley Perry is an editor at the Jerusalem Center for Public Affairs for the Middle East Strategic Information project

Recently, Iran’s sabre-rattling has escalated in an attempt to deter an attack on its nuclear facilities. Last month Iranian President Mahmoud Ahmadinejad threatened that “the (Iranian) armed forces will cut off the enemies’ hands before they can put their fingers on the trigger.”
While many have interpreted this as a possible pre-emptive missile strike emanating from Iran, there is an even more sinister possibility.
Over the last few years, Iran's proxy Hizbullah has been spreading its influence far and wide. In its brinksmanship with the West, Iran has learned much from the two neighboring Gulf Wars. As opposed to Saddam Hussein, whose threat of an all-out campaign against the West was largely rhetoric, Iran takes a global view and is diligently preparing terrorist networks all over the world to spring into action when the word is given.

Hizbullah is an integral part of the Islamic revolution regime in Tehran. The ruling Iranian religious authority gave Hassan Nasrallah the title of Lebanese “representative,” making him an essential part of the Iranian revolution.
Hizbullah receives millions of dollars a year from Iran to finance its operations. After the Second Lebanon War it received even more funds to compensate for its military and civilian losses and to rehabilitate the Shiite villages that supported it. The Iranian funds are transferred to Hizbullah by the al-Quds Force of the Revolutionary Guards, the Iranian Foreign Ministry, and official institutions with branches in Lebanon.

The current relative calm along Lebanon’s border with Israel should not be mistaken for a cooling off of Hizbullah’s enthusiasm. Rather, it serves to mask Hizbullah’s focus of its main goals: changing the Lebanese constitution and ensuring a greater Shiite presence in the Lebanese parliament, with an eye to eventually taking over Lebanon by exploiting the country’s democratic processes to turn it into a radical Shiite Islamic country like Iran.
However, Hizbullah’s mission reaches far beyond Lebanon. Hizbullah is very popular in the Arab world, even amongst Sunnis, and is an important factor in sweeping the masses into jihad. The organization assists those who target their own governments in weakening Sunni opposition and in creating an admittedly ad hoc strategic alliance with the all the branches of the Muslim Brotherhood across the globe, infiltrating even Palestinian areas.
These activities are in line with the Iranian leadership’s 50-year plan made public at the end of the 1990s. According to an Iranian document, the plan is to export the Islamic revolution to neighboring countries and beyond through preaching, encouraging Shiite emigration, purchasing real estate, forming political organizations, infiltrating the local political establishments, and taking over the various parliaments and focal points of political power.

‘We have the means’
Iranian-Hizbullah footprints can be found in various African and South American countries. In Nigeria, for example, Hizbullah operates within the expatriate Lebanese Shiite and local populations. The leader of the indigenous Shiites in Nigeria, Sheikh Zakzaky, has created idolism for Hassan Nasrallah and the leaders of Iran.

In Venezuela and other South American countries Hizbullah has been waging a long-term campaign to convert the native Indians to Shiite Islam. Teodoro Rafael Darnott, also known as “'Commander Teodoro,” recently claimed, “If the United States were to attack Iran, the only country ruled by God, we would counterattack in Latin America and even inside the United States itself. We have the means and we know how to go about it. We will sabotage the transportation of oil from Latin America to the US. You have been warned.”

On June 29 the Kuwaiti daily al-Siasa reported that Hizbullah was training young men from Venezuela in its military camps in south Lebanon to prepare them to attack American targets. In addition, Hizbullah and Iran has set up secret cells abroad for carrying out terrorist attacks. Such cells were responsible for the attacks on the Israeli Embassy and the AMIA Jewish Center building in Buenos Aires in the early 1990s, the attacks in Kuwait and Saudi Arabia, and attempted attacks in London and Thailand.

Meanwhile, ABC reported that the American and Canadian intelligence services had information about Hizbullah sleeper cells in Canada whose role was to gather intelligence about Israeli and Jewish targets in Ottawa and Toronto for possible terrorist attacks.
The ramifications of Hizbullah's reach are the very real threat they pose in many corners of the world. Iran has understood that to truly threaten and hold the West hostage it must create a multi-faceted menace to the citizens of these nations and their interests. Hizbullah's web of terror cells provides them just that.

The UK government is one of very few in the world to fully recognize this threat by recently outlawing the military wing of Hizbullah. It is time that more Western nations follow suit if they are going to neutralize Iran's surrogate and joker card in case of an attack on its nuclear program.

vendredi 25 juillet 2008

INTEGRER ISRAEL AU MOYEN-ORIENT - Par Masri Feki, auteur de plusieurs ouvrages sur le Moyen-Orient



Masri Feki est né au Caire. Il est président du Middle East Pact (MEP) et auteur de plusieurs ouvrages sur le Moyen-Orient dont : « Israël, géopolitique et enjeux », Studyrama, Paris, 2008- http://masrifeki.com

Paru dans le Turkish Daily News du 10 mars 2008
http://www.turkishdailynews.com.tr/article.php?%20enewsid=98502
Adaptation du Middle East Pact
Voir aussi www.nuitdorient.com et ses 50 derniers articles

Au cœur d’une région hostile et instable, Israël est aujourd’hui confronté à de nombreux défis dont celui de son intégration dans un environnement composite

Lors de l’apparition du mouvement sioniste politique, le monde juif fut divisé entre ceux qui jugeaient bon de le soutenir et d’y adhérer et ceux qui décidèrent de s’y opposer et de le combattre. Pour les uns, créer un pays permettant aux Juifs de vivre, sans être considérés dans le meilleur des cas comme une minorité tout juste tolérée, était un immense pas vers une libération nationale tant espérée. Pour les autres, ultra-minoritaires aujourd’hui, l’Etat juif de l’antiquité fut détruit par la volonté divine, et seul le Messie pouvait le rétablir. Toute tentative humaine de recréer un Etat juif avant la venue du Messie serait donc une contestation de la volonté divine. Il convient toutefois de souligner que ceux-là ne remettent pas en question la légitimité juive, mais ils croient que l’Etat juif tant attendu doit être l’œuvre du Messie. Il s’agit donc d’une question de "timing" et non pas de principe. Quoi qu’il en soit, Israël abrite aujourd’hui la communauté juive la plus nombreuse au monde, et selon tous les experts, la majorité du peuple juif se trouvera sur la terre de ses ancêtres d’ici 2030. Il s’agit là de la victoire la plus éclatante du projet sioniste.

Si ce dernier avait pour mission d’intégrer en Israël les Juifs dispersés partout dans le monde, le sionisme d’aujourd’hui, lui, doit faire face à un défi d’une toute autre nature : l’intégration de l’Etat hébreu, cette fois, dans son environnement régional. Le processus de paix, à lui-seul, ne mènera pas à cette intégration. Nous l’avons vu, certains pays arabes furent contraints à un moment de leur histoire, de reconnaître l’Etat hébreu, ce qu’ils ont fait, mais en l’accueillant comme un fait accompli et non comme une composante naturelle et légitime de la région. La paix véritable, globale et durable viendra le jour où les voisins d’Israël reconnaîtront que le peuple juif se trouve sur cette terre de droit, et non de facto. Dans le même temps, il ne faut pas perdre de vue le fait que les enjeux géopolitiques de l’Etat juif sont aussi ceux d’une région qui se cherche. Le Moyen-Orient est en quête d’identité.

Le panarabisme – idéologie en pleine déroute après la disparition du régime de Saddam Hussein et avec l’affaiblissement de la Syrie baasiste – n’a pas abouti à un projet de construction parce qu’il n’a pas pris en compte la diversité de cette région, les particularités identitaires, les préoccupations communautaires de ses minorités, la complexité du fait national qui ne se limite pas à l’usage d’une seule et même langue, mais qui repose aussi et nécessairement sur un ensemble de convergences politiques et d’intérêts communs. Sa conception arbitraire de la nation qui veut que l’on soit arabe malgré soi, pour la simple raison que l’on fait usage de la langue arabe a mis à l’écart de légitimes revendications nationales au sein d’un Moyen-Orient majoritairement, mais pas exclusivement, arabophone.

Comme le panarabisme, le panislamisme est une idéologie exclusiviste. En rejetant la conception moderne de la citoyenneté, il écarte l’hypothèse d’une participation civique non-musulmane. Sa constitution est immuable puisque c'est le droit divin, son programme ne peut être remis en cause puisqu’il émane du Créateur du monde. Absolutiste par nature, son discours exclut les incroyants et par conséquent les non-musulmans, ce qui explique que le flambeau du panarabisme ait souvent été porté par des Arabes chrétiens, angoissés par les desseins hégémoniques de l’islam politique. Enfin, le caractère transnational et militariste de son action l’a rapidement placé dans la clandestinité par rapport aux gouvernements en place. En dépit du chantage diplomatique dont font usage certains régimes arabes autoritaires en brandissant la menace islamiste (« Moi ou le déluge »), cette idéologie n’a pas d’avenir car elle n’a pas de projet réaliste et cohérent.

Un troisième et ultime cadre régional s’impose progressivement, au fur et à mesure que s’effondrent les deux premiers. Il s’agit du "moyen-orientalisme". Israël qui constitue la seule minorité à la fois non-arabe et non-musulmane de cette région doit axer sa diplomatie aujourd’hui dans ce sens. Les Arabes non-musulmans (Arabes chrétiens, druzes…) exclus du club panislamique, ont toujours une place honorable au sein du panarabisme. Et les musulmans non-arabes (Turcs, Iraniens, Kurdes…), exclus du club panarabe, peuvent toujours rejoindre le panislamisme. Mais les Israéliens, eux, n’étant ni Arabes ni musulmans, sont doublement minoritaires !

L’Etat juif n’est pas un intrus au Moyen-Orient, il est la prolongation et le représentant d’une des civilisations les plus anciennes de cette partie du monde. Tout lie Israël à cette région : la géographie, l’histoire, la culture mais aussi la religion et la langue. La religion juive est la référence théologique première et le fondement même de l’islam et de la chrétienté orientale. L’hébreu et l’arabe sont aussi proches que le sont en Europe deux langues d’origine latine. L’apport de la civilisation hébraïque sur les peuples de cette région est indéniable. Prétendre que ce pays est occidental équivaut à délégitimer son existence ; le salut d’Israël ne peut venir de son déracinement. Le Moyen-Orient est le seul "club" régional auquel l’Etat hébreu est susceptible d’adhérer. Soutenir cette adhésion revient à se rapprocher des éléments les plus modérés parmi son voisinage arabe, et en premier lieu les minorités.

Israël n’a pas d'autre choix. Les pays du Moyen Orient qui l'entourent non plus, sauf sombrer dans la guerre et le marasme.

Note de www.nuitdorient.com

Israël est d'abord et avant tout une nation du Moyen Orient qui après vingt siècles de pérégrinations plus ou moins forcées est revenue retrouver son berceau. Depuis son exil, ce berceau a été envahi et occupé par des peuples divers, et notamment en dernier lieu par des tribus arabes, sémites comme elle.

mardi 3 juin 2008

La dernière enquête sur les opinions des Palestiniens



LES PALESTINIENS N'ONT PAS D'INTERET POUR LA PAIX

Par Richard Baehr, directeur politique de American Thinker
American Thinker, le 20 Mars 2008
Titre original : The Palestinians Have no Interest in Peace

Traduction : Objectif-info

La dernière enquête sur les opinions des Palestiniens devrait faire l'effet d'une douche froide aux nombreux partisans des processus de paix au Moyen-Orient s'ils sont taraudés par leur conscience professionnelle, qu'ils vivent sur place ou aux États-Unis. Comme l'a rapporté le New York Times, rien moins, il s'avère qu'une majorité écrasante des Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie soutiennent l'utilisation de la violence contre Israël et veulent la fin de toute négociation avec ce pays. Parmi les violences dont les Palestiniens se disent partisans, il y a le meurtre de sang froid de 8 enfants à Jérusalem, par les soins d'un homme armé qui a tiré des centaines de coups de feu sur les étudiants dans la bibliothèque d'une Yeshiva. Il y a aussi les tirs de fusées contre des villes israéliennes depuis la Bande de Gaza.

Naturellement, Israël s'est retiré de Gaza en août 2005, ce qui fait que les Palestiniens ne peuvent pas dire qu'ils subissent l'occupation ou la présence de colonies pour justifier le tir de plus de 5000 fusées contre ce pays depuis le désengagement. Bien que le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas ait initialement condamné l'attentat de Jérusalem, il a élevé par la suite le tueur au statut de martyre. Ce dernier est à présent célébré dans les médias palestiniens comme un héros de la résistance.

Quand un type armé qui entre dans une école pour assassiner le plus d'enfants possible est considéré comme un héros national, nous avons affaire à une société sans équivalent sur la planète, pour ce qui est de l'abandon de toute morale et de toute décence humaine. L'éthique nationale palestinienne est une très grande malade. Le Hamas diffuse perpétuellement le slogan "les Israéliens aiment la vie, tandis que nous, Palestiniens, aimons la mort, et ainsi au final nous vaincrons".

L'auteur palestinien du sondage, Khalil Shikaki, qui a une bonne réputation, admet avoir été étonné par les résultats de l'enquête. Ceux-ci montrent que le soutien à la lutte armée contre Israël est au niveau le plus élevé qu'on ait jamais vu depuis 15 ans que l'on fait des sondages. Cependant, il n'a pas fallu longtemps pour que Shikaki change son fusil d'épaule et fournisse une explication des récriminations et de la colère des Palestiniens. La récente incursion à Gaza, et l'annonce par le gouvernement israélien des plans de construction de quelques centaines de logements près de la ligne verte. Les justifications avancées sont une mauvaise plaisanterie. Ce qui est pire, c'est que cette histoire va être gobée par les artisans du processus de paix, comme au Département d'état américain ou parmi nos alliés arabes "modérés".

Il y a une quantité de groupes capitulards, même au sein de la communauté juive américaine, au nombre desquels les "Américains pour la paix maintenant", le Forum politique d'Israël, l'Ameinou et le Brit Tzedek. Ce sont des groupes qui ne manquent jamais de voir la chance-de-la-décennie de faire la paix entre les deux camps. Selon eux, cette paix ne peut se réaliser que si les États-Unis s'engagent davantage dans le processus de paix, ce qui signifie s'ils font pression sur Israël pour plus de concessions, et si les nations occidentales fournissent plus d'argent aux "modérés" favorables à la solution à deux états, les "partisans de la paix" de l'Autorité palestinienne.

La réalité, bien sur, c'est que les Palestiniens n'ont pas plus d'intérêt à une solution fondée sur deux états aujourd'hui qu'ils n'en ont eu au cours des 60 années qui se sont écoulées depuis que l'état moderne d'Israël a été créé. Les Arabes n'ont pas accepté un mini-état juif à côté d'un état palestinien, beaucoup plus grand à la fin des années 30, sur l'offre des Anglais avec le plan Peel, ni les deux états de taille équivalente proposé par l'ONU en 1947, ni l'offre d'Israël et des États-Unis à Camp David en 2000 ou encore à Taba en 2001. (Dans ces deux derniers cas, l'offre comprenait l'intégralité de Gaza et pratiquement toute la Cisjordanie).

Le vrai mythe, toutefois, c'est de croire que les Palestiniens ont le moindre intérêt à la paix. La paix a toujours été le but des Israéliens : mettre un terme au conflit, passer un compromis sur les principales questions, et en finir une fois pour toutes avec les accusations et les revendications contre Israël exprimées dans la région et dans les organismes internationaux. À la fin du processus, la normalisation d'un état à tout jamais.

Pour les Palestiniens, la paix n'est pas un but. Cela peut être une étape en direction d'un but, une tactique à court terme. Mais la paix elle-même n'a aucune signification pour les Palestiniens. Ce n'est pas un aboutissement désiré. Le but palestinien est la fin d'Israël. En d'autres termes, une partie à ce conflit veut que sa prolongation soit assurée. Les objectifs de l'autre partie ne doivent jamais advenir.

Les Palestiniens croient que leur but peut être réalisé par la capitulation politique d'Israël, ou par la force, à partir d'un certain point, une ou des bombes iraniennes, par exemple. Mais le terrorisme palestinien et la violence font toujours partie de leur stratégie, conçue pour que les Israéliens ne puissent jamais se sentir en sécurité ni en repos, avec un État normal, et une existence reconnue en tant que peuple libre.

Les Palestiniens ont également découvert que ceux qui ne tirent aucune leçon de l'histoire de ce conflit sont nombreux en Israël et en Occident, y compris beaucoup de juifs en Amérique. Ils refusent de reconnaître la haine profonde contre les juifs, Israël, l'Amérique et l'Occident, qui a été inculquée aux Palestiniens de toutes les générations par l'intermédiaire des médias, des écoles, des mosquées et des dirigeants politiques en personne. Tout cela donne, faute d'un meilleur qualificatif, un conflit irréconciliable, du fait des objectifs poursuivis par les Palestiniens.

Les Palestiniens ont sacrifié la vie de trois ou quatre générations de leur peuple, abandonnées dans des conditions horribles dans des camps de réfugiés administrés par l'UNWRA et financés en grande partie par ce pays, qui ne sert, c'est son dessein, qu'à maintenir en vie un Israël détesté et source de colère. Pourquoi aboutit-on toujours à une impasse quand les deux parties se réunissent ? Parce que les Palestiniens ne peuvent en définitive donner leur accord à un arrangement qu'à leurs conditions. Et jusqu'ici, Israël n'a pas accepté de signer un pacte suicidaire de ce genre.

Dans les jours à venir, les résultats de ce sondage seront cités comme la preuve qu'Israël et de l'Amérique doivent faire davantage. Bien sûr, c'est exactement ce qu'il ne faut pas faire. Essayez d'imaginer que 5000 fusées aient été tirées depuis deux ans et demi du Mexique ou du Canada sur les États-Unis. Je crains bien que notre pays n'aurait pas eu à compter jusqu'à 5.000 avant qu'une réponse ait mis un terme à ces tirs.

Est-ce qu'une autre nation, excepté Israël, aurait été condamnée pour avoir répondu à ces attaques ? Qu'est-ce qui est effectivement disproportionné dans la réponse d'Israël au tir de 5.000 fusées qui avaient toutes pour fonction de tuer des juifs en Israël ? Fallait-il qu'Israël tire 5000 fusées en réponse pour réaliser la proportionnalité ?

A un moment ou à un autre, des gens sensés des pays clés de la région, des États-Unis, et d'Europe, ouvriront les yeux sur la situation telle qu'elle est, et ils se rendront compte que tout simplement les Palestiniens ne veulent pas d'un nouvel État qui leur soit propre. Un tel État ne serait qu'une avancée de plus pour saper l'existence d'Israël, et déstabiliser la Jordanie, le Liban et l'Égypte. Les Palestiniens ne seront jamais d'accord pour mettre fin au conflit, ou abandonner une seule de leurs exigences.

On a vu exactement ces deux dernières années à Gaza ce que l'autonomie palestinienne peut réaliser avec un territoire qui lui appartient exclusivement. Ce genre de comportement n'encourage pas à leur remettre davantage de terres pour aboutir à un État terroriste. En ce moment, créer un état palestinien équivaut à créer une nouvelle nation pour Al Qaeda.

Il y a de vastes étendues de terres dans le monde arabe sur lesquelles les Palestiniens pourraient vivre leur vie, s'ils repartaient à zéro avec des financements internationaux. Les États du Golfe ont quelques milliards pour jouer cette carte. Il pourrait aussi y avoir un régime d'autonomie pour une partie des Palestiniens dans une confédération avec la Jordanie. De toute façon, le mariage des Palestiniens avec les fusils et les explosifs, l'histoire romancée des Palestiniens, tout cela doit prendre fin. Mahmoud Abbas n'est en droit de recevoir un soutien que si les modérés sont en mesure de vaincre le Hamas.

Le Hamas doit être défait à Gaza, sans qu'il lui soit permis de reconstituer ses forces comme après la récente incursion israélienne, ni de perfectionner ses systèmes de tir de fusées. À partir d'un certain point, les réponses israéliennes intermittentes aux attaques lancées depuis Gaza seront jugées insuffisantes, et la tâche difficile de renverser les effets du coup de force du Hamas de 2007 commencera. En attendant, il faudra tenter des actions plus puissantes pour se rapprocher de cette échéance.

Il ne faut pas mener de grandes négociations entre Israël, l'Autorité palestinienne et le Hamas. Il n'y en aura pas. Le Hamas ne cèdera jamais son pouvoir sur Gaza. C'est la réalité du conflit en cours. Les animateurs du processus de paix se dresseront sur leurs grands chevaux, mais il n'y a pas de paix à signer. Il faut inventer des solutions novatrices, ou alors le monde accepterait le meurtre de davantage d'enfants et récompenserait ceux qui fêtent ce genre de "succès".

dimanche 6 avril 2008

Film Fitna, du parlementaire hollandais Geert Wilders : point de vue d'un professeur de philosophie de la loi à l'Université de Leiden aux Pays-Bas...

VOIR VIDEO FITNA EN FRANCAIS :
http://www.dailymotion.com/bivouac-id/video/x4vfdf_fitna-version-francaise-geert-wilde_news

L'ISLAM ET LA CRITIQUE
Par Afshin Ellian, professeur de philosophie de la loi à l'Université de Leiden- Pays Bas – a dû fuir l'Iran en 1983

Paru dans le Wall Street Journal du 31 mars 2008.
Traduit par Albert Soued,
www.chez.com/soued pour www.nuitdorient.com/n1514.htm

Le documentaire Fitna sur le Coran est arrivé. Le parlementaire hollandais Geert WIlders a mis son film de 15 minutes sur le Net, la semaine dernière. Mais des semaines avant que personne ne l'ait vu, le drapeau hollandais a été brûlé partout dans le monde islamique. Le si peu démocratique parlement Iranien a décrété un boycott des Pays Bas et les sites liés à Al Qaeda ont appelé à des attaques terroristes. Les Américains sont aujourd'hui habitués à ce que des "barbus" enflamment leur drapeau. Mais pas les Hollandais. En réponse, le gouvernement hollandais a élevé le niveau de sécurité au maximum, alors que son 1er ministre Jan Peter Balkenende a pris ses distances vis-à-vis du film. Jusqu'au dernier moment, il avait demandé à Mr Wilders de ne pas projeter son film.

Le message de "Fitna" est que le Coran est une inspiration vivante pour les Jihadistes. Selon le film, sans les passages violents du Coran, il n'y aurait pas de terrorisme islamique. Mr Wilders présente des versets du Coran parallèlement à des discours de haine d'Imams et des images vidéos de terreur islamique – allant du 11/9 à l'attentat des trains de Madrid en 2004 et à celui de Londres l'année suivante. Il utilise des séquences vidéo montrant une décapitation d'un otage par des terroristes musulmans. Il montre aussi le dessin danois le plus controversé, qui a déclenché les manifestations à travers le monde il y a 2 ans, celui d'un Mahomet dont la tête va exploser.

Depuis fort longtemps, l'Occident a appris à critiquer, et même à se moquer de la religion. Pensez à des films comme "la vie de Brian" ou le "da Vinci Code", ou des textes plus sérieux sur la chrétienté, comme ceux de Nietsche, "Dieu est mort", qui fait partie de la culture populaire. La concurrence des idées est fondamentale pour le mode de vie occidental. Le monde islamique n'a pas l'habitude de ce genre de controverses.

Comme dans d'autres pays, les terribles attaques du 11/9 ont soulevé aux Pays Bas des interrogations existentielles, et le débat se poursuit encore aujourd'hui. Il en est résulté l'avancée politique de Pim Fortuyn, écrivain et ex-professeur d'université, flamboyant et ouvertement homosexuel. Cet homme avait fulminé contre les côtés obscurantistes de l'Islam politique – le terrorisme, l'assujettissement des femmes et des homosexuels et l'antisémitisme. Son meurtre en 2002 par un extrémiste de gauche a été perçu comme un assaut contre l'ordre démocratique hollandais. Le choc a été aggravé en 2004 quand à Amsterdam, capitale de la liberté et de la tolérance, un Musulman hollandais d'origine marocaine a abattu et presque décapité Theo Van Gogh, un cinéaste. L'assassin a déclaré que l'Islam lui avait demandé de tuer cet homme, car il avait tourné un film court qui critiquait le mauvais traitement des femmes en Islam. Après le meurtre, la collaboratrice du cinéaste, Ayaan Hirsi Ali, une parlementaire d'origine somalienne, a été mise sous protection de la police 24h/24. Quand celle-ci a été amenée à partir vivre aux Etats-Unis en 2006, Geert Wilders a repris le flambeau. Celui-ci a une position dure à l'égard de la terreur islamique et il a demandé l'arrêt de l'immigration en Hollande, au moins jusqu'à l'intégration complète des Musulmans qui y habitent. Certains de ses arguments sont de la pure polémique Ainsi par exemple, il déclare que le Coran est un livre "fasciste", et comme "Mein Kampf" est interdit de publication en Hollande, le Coran devrait aussi être interdit. On peut débattre du contenu du Coran, mais de là à l'interdire, il y a du chemin.

En fait les remarques courageuses de Mr Wilders ont entraîné un débat constructif autour du Coran et de l'Islam aux Pays-Bas, débat le plus vigoureux qu'on ait eu dans aucun autre pays, occidental ou musulman. Aussi peu confortable qu'il soit pour les Musulmans de ce pays, ce débat peut les aider à voir leur religion sous un œil plus critique. Malgré l'attrait croissant de l'Islam radical, la participation politique des Musulmans modérés croît aussi, signe positif pour leur intégration. Pour la 1ère fois dans l'histoire de ce pays, 2 Musulmans sont dans le cabinet et les Musulmans ont réagi calmement à la diffusion de Fitna. Pas de manifestation ici, ni pacifique, ni violente. Peut-être que c'est la preuve que l'âpre débat a aidé les Musulmans de Hollande à comprendre les valeurs occidentales.

Mais le problème n'est pas le film de Mr Wilders ou s'il a incité à la haine ou non. Le vrai problème est de savoir si nous sommes capables de défendre nos valeurs contre l'intolérance de l'Islam radical. Certains ont demandé l'interdiction du film Fitna, sans l'avoir vu. C'est déconcertant! Surtout que la loi hollandaise interdit la censure a priori.
Un courant dans la société occidentale prône l'apaisement, il s'agit d'un mélange de nihilisme européen, d'une haine de soi et de timidité. Ce n'est pas la force de nos ennemis, mais c'est notre faiblesse qui va nous ruiner.
Si jamais Fitna mène à des violences et des protestations contre les Hollandais, l'Europe sera, je l'espère, plus solidaire qu'elle ne l'a été avec les Danois, du fait de leurs dessins. Toute faiblesse dans la résolution pour défendre l'ordre légal de la démocratie devrait être perçue tel qu'elle est: trahison et lâcheté.

Note de www.nuitdorient.com

La plupart des séquences vidéo de ce film Fitna sont connues depuis longtemps, elles sont dans nos archives et existent sous différentes formes sur le Net. L'auteur de ce film n'a fait qu'alterner vidéos et pages du Coran. Or les versets du Coran qu'il a reproduits sont véridiques et correctement traduits. Le réalisateur n'a fait qu'illustrer des pages du Coran où il a repéré des versets iniques, par des images et des vidéos qui leur correspondent. Alors où est le mal ?

Ainsi par exemple, comme le préconise un site arabe Al-Ekhlaas d'al Qaeda, selon la sharia' on devrait décapiter Geert Wilders, l'auteur du film Fitna, du fait qu'un Musulman peut se sentir calomnié. Or justement son film montre la décapitation du journaliste Daniel Pearl, parce qu'il a reconnu qu'il était Juif, et, selon le Coran et la Sharia', un Juif est un infidèle méritant la décapitation, s'il n'est pas soumis et dhimmi. Un Juif, fier de l'être, est considéré comme arrogant par tout Musulman qui se respecte, et il mérite selon le Coran la mort par lapidation ou décapitation.

De même n'enseigne-t-on pas la haine du Juif aux enfants de 2 ou 3 ans, dans les écoles Palestiniennes, comme le montre ce film court? Le film est la photographie de la réalité. De quoi a-t-on peur ? Que le monstre se déchaîne? Mais il est déjà parmi nous: c'est l'obscurantisme qui est en train de nous ravager petit à petit, par la désinformation et en bâillonnant la liberté de s'exprimer, quitte à laisser s'exprimer librement et massivement l'Islam radical qui correspond à 10% de l'Islam, selon des sources bien informées, soit 130 millions de personnes…


mardi 1 avril 2008

Témoignages de Français vivant en Israël




Par Raphaël Perrodin
raphaelperrodin@hotmail.com

J'envoie souvent des messages importants, provenant de sources diverses, concernant la situation ici en Israël, pour cette fois j'ai fait l'effort d'écrire moi même ce que j'avais sur le cœur. Vous pouvez transférer ce message à d'autres personnes qui ne sont pas encore très informées sur ce qui se passe ici.

Vivant moi même en Israël depuis 20 ans et ayant deux garçons dans des unités combattantes de Tsahal, (un encore actif et l’autre réserviste), je voudrais donner [ou redonner] quelques précisions très importantes concernant la situation ici, que la plupart des médias dans les nations ne donnent pas.

Israël est sorti de la bande de Gaza il y a deux ans et demi, tous les villages Israéliens qui pour beaucoup donnaient du travail aux palestiniens dans l’agriculture ou autre ont été démantelés laissant cette bande de terre à l’Autorité Palestinienne, reconnue par Israël et par les nations, pour diriger le peuple palestinien et y établir l’ordre et la justice.

Malgré les aides financières très importantes reçues des nations, cette Autorité n’a pas été capable de maintenir un bon niveau social pour ses habitants, mais également et surtout, d’imposer le calme et la soumission aux bandes armées islamistes extrémistes, dont la plus importante est le Hamas, soutenu par le Hezbollah du Liban, la Syrie et l’Iran.

Après la sortie d’Israël de la bande de Gaza, le Hamas et autres organisations qui ne reconnaissent pas l’existence de l’Etat d’Israël, ont commencé à lancer des roquettes et missiles sur le sud d’Israël.
Par la suite, faisant rentrer de plus en plus d’armes par l’Egypte, pays frontalier avec la bande de Gaza, le Hamas est devenu de plus en plus puissant et a chassé d’une manière violente, meurtrière et barbare l’Autorité Palestinienne et sa police. Depuis lors, le Hamas a pris le contrôle de Gaza et y impose une dictature islamiste.

Les tirs de roquettes et missiles sur Israël se sont alors intensifiés visant la population. L’armée d’Israël a dû intervenir pour protéger sa population et a fait des incursions par air et par terre pour neutraliser ces lanceurs de missiles et leurs commandants.

Dans ses actions, l’armée fait attention à ne pas toucher la population civile palestinienne, mais c’est difficile car le Hamas utilise la population comme bouclier humain et a même un grand intérêt à ce que cette population soit touchée pour utiliser cela comme propagande anti-israélienne auprès des arabes et des nations ! Et ça réussi bien car les médias étrangers sont de bons véhicules pour cela !
Lorsque des civils palestiniens sont touchés, Israël s’excuse officiellement et précise que son but n’est pas de faire du mal à la population, mais de stopper les lanceurs meurtriers de missiles.

Des dizaines de missiles sont envoyés presque chaque jour sur les villages et villes du sud d’Israël. Grâce a Dieu il y a beaucoup de miracles de protection, mais malheureusement il arrive que des Israéliens soient blessés gravement ou tués, et dans ce cas, le Hamas exulte de joie et même la population civile de Gaza fait la fête.

Les terroristes islamistes palestiniens voudraient s’attaquer aux dirigeants Israéliens mais comme ils n’y arrivent pas, ils se tournent vers des proies plus faciles et sans défense, comme par exemple jeudi dernier ce terroriste qui est rentré dans une école religieuse à Jérusalem et a mitraillé des jeunes étudiants, tuant et blessant plusieurs d’entre eux. Heureusement, un réserviste était dans les environs avec son arme et a tué le terroriste avant que le carnage ne devienne plus important.

Nous voyons bien la différence : d’un côté Israël veut supprimer les terroristes pour que la paix vienne sur les deux peuples, envisageant même de donner un Etat indépendant aux Palestiniens, et de l’autre côté, les islamistes palestiniens veulent anéantir la population Israélienne. Alors dans cette situation, qui sont les criminels de guerre ?

Je trouve étrange que le monde accuse si facilement Israël, et de ce fait donne une justification aux islamistes.

Concernant l’attentat terroriste de jeudi dernier dans l’école, je voudrais préciser que le terroriste était arabe Israélien, c’est à dire résident en Israël et recevant les droits d’un citoyen.
Il y a beaucoup d’arabes qui bénéficient de la citoyenneté israélienne.

Récemment j’étais dans un petit bureau de poste à côté de mon travail en vieille ville de Jérusalem et il y avait une file composée d’hommes et de femmes arabes, pour la plupart d’un certain âge, qui attendaient de recevoir leur pension ou l’aide sociale. Un vieux musulman a commencé à me parler dans un très bon hébreu pour me montrer que tout ces gens bénéficiaient des aides de l’Etat d’Israël et qu’en remerciement leurs enfants ou petits enfants allaient jeter des pierres sur les véhicules Israéliens qui passaient dans leurs quartiers, ou même pour certains s’engageaient dans des organisations terroristes pour « tuer du juif » !
Cet homme m’a encore dit que dans tous les autres pays arabes, il n’y avait pas d’aide ou d’avantages sociaux comme en Israël et que leur vie était bien meilleure ici que dans les territoires autonomes palestiniens.

Merci de prendre en considération tout ce que je viens d’écrire la prochaine fois que vous écouterez vos medias.


UNE FIN DE SEMAINE PRESQUE NORMALE A ASHKELON

Par Rachel Haddad - rach.hadd@gmail.com
www.desinfos.com - 2 mars 2008 -

A en croire les journaux télévisés francophones et notamment français ce soir, j’ai bien l’impression de ne pas vivre la même réalité. S’il est effectif que les représailles de l’armée israélienne aient été plus massives ces dernières 24h ayant causé selon la formule consacrée des "dommages collatéraux", je suis outrée de la manière dont les journalistes couvrent ces évènements.

Depuis plusieurs années, j’ai remarqué que le manque d’objectivité et d’impartialité étaient de mise, mais là je crains que le lynchage médiatique contre Israël n’atteigne des sommets...

Quel pays au monde pourrait accepter d’être la cible journellement de roquettes et ce depuis plusieurs années sans réagir ?

Quel pays au monde serait pressé de donner une partie de son territoire pour une hypothétique paix à ceux qui la refuse obstinément et qui n’ont que pour seul objectif de détruire le pays d’Israël ?

Quel pays au monde pourrait se faire traiter de microbe et être menacé d’éradication sans broncher, et ne susciter aucune émotion, sauf celles de se faire traiter de barbares ou génocidaires ?

Pourquoi ne pas dire que depuis 60 ans, Israël est le seul pays au monde a s’être autant fait agressé ! Pourquoi ne pas dire que la "population palestinienne" souffre de la lâcheté des pays arabes qui n’en ont cure et qui ne voient en eux qu’un outil de pression ?

Pourquoi ne pas dire que tout l’argent versé en 60 ans à ces dits palestiniens aurait pu sauver tous les réfugiés du Darfour plus d’une fois au lieu de remplir les comptes en banque de leurs dirigeants corrompus ?

Pourquoi nous force-ce t’on a établir une paix avec un Monsieur Abbas qui n’a aucune gène à reconsidérer la lutte armée contre nous comme une éventuelle possibilité ?

Pourquoi, Mme Rice, en future visite chez nous, ne vient-elle pas nous forcer la main à l’Université de Sapir à Sdérot ou à la Marina d’Ashkelon ?

La Marina d’Ashkelon, justement dans l’après midi.
Vers 16H nous avons entendu un boum énorme à 400 mètres de chez nous, un boum d’un missile Grad causant des dégâts et des blessés, des rondes d’ambulances, des gens affolés, et les questions de mon fils :

Maman, moi aussi je serai comme Ocher, je ne pourrai plus jouer au football ?
(Ocher de Sdérot a été amputé d’une jambe la semaine dernière) Papa va t-il aussi mourir comme le Monsieur de Sdérot ?
Que répondre à mon fils ?

Que je souhaite faire la paix avec quelqu’un qui veut nous assassiner ?

Que je suis forcée d’approuver un accord de paix qui me mènera tôt ou tard à voir mon pays se faire détruire ?

Que je suis obligée de me soumettre au diktat hypocrite, voire mensonger des médias internationaux ?

Que je suis contrainte d’occulter la menace nazi-islamiste contre mon peuple qui je ne sais par quel miracle a réussi à survivre ?

Que répondre, que faire ? En attendant le prochain Grad....

dimanche 23 mars 2008

Point de vue d'un arabe, professeur de sociologie, sur le conflit Israëlo-Palestinien

NOTRE ENNEMI PRINCIPAL

Par Sami Alrabaa, professeur de sociologie, vivant en Allemagne et commentateur des affaires arabes.

Jerusalem Report daté du 18 mars 2008

Traduit par Albert Soued, www.chez.com/soued/conf.htm pour www.nuitdorient.com

Nous autres Arabes, du moins nos régimes et nos médias, saisissons toute occasion pour dépeindre Israël comme le pire Mal au Moyen Orient. Un exemple récent, en janvier dernier, nous avons condamné Israël lorsque les Gazaouis ont fui en Egypte le blocus qui leur était infligé. Personne n'a mentionné les raisons du blocus.

Pendant plus d'1/2 siècle, les Arabes ont décrit Israël comme leur ennemi principal, une "force impérialiste", soutenue par les Américains, qui, en permanence, inflige aux Palestiniens "un génocide, la famine et les violations des droits de l'homme". Mais soyons sérieux, alors que nous déplorons l'existence de cet Etat, nous, les régimes arabes, nous sommes au fond très content qu'Israël existe. Nous avons un coupable à blâmer de la misère et de la confusion de nos peuples. Si Israël n'existait pas, nous serions dans l'obligation d'inventer un autre ennemi à accabler, par exemple, en demandant la restitution de terres arabes à la Turquie (Province d'Iskanderoun) ou à l'Iran (province de l'Arabstan).

Israël a cessé d'occuper Gaza et le Liban-Sud. Et pourtant, pour le Hamas et le Hezbollah, ce n'est pas assez! L'Egypte a récupéré jusqu'au dernier m2 toute sa terre, mais elle continue, à travers ses médias et ses porte-parole à tenir un discours hostile et provocateur à l'égard d'Israël. L'animosité des Arabes est devenue un article de foi, une forme de "religion": Israël est un mal inacceptable et les Arabes en sont les victimes. Cela dépasse la logique, la nécessité d'une realpolitik et toute preuve tangible. Des cinglés comme moi qui croient dans la coexistence font l'objet de la fureur des médias arabes et sont menacés de "la colère divine".

Les médias arabes ont concocté toutes sortes de théories de conspiration. Israël n'occupe pas seulement une terre arabe et n'affame pas seulement les Palestiniens, il provoque toute sorte d'animosité entre les Arabes. Dans l'hebdomadaire du Caire Al Ahram (les Pyramides), Hassan Nafaa écrit le 26/01/08: "En persistant dans sa détermination à créer la zizanie entre les Arabes, Israël a été à l'origine des dissensions entre le Fatah et le Hamas. Il n'a pas ménagé ses efforts pour inciter l'Autorité Palestinienne à reprendre Gaza et éliminer le Hamas et le Jihad Islamique de la Cisjordanie… Tel Aviv n'a jamais été sérieux à propos d'une solution pacifique du conflit et reste ferme dans son double objectif de garder la terre et de diviser les Arabes"

Combien de fois Tel Aviv n'a-t-il pas demandé au régime Baa'thiste de Syrie de revenir à la table des négociations? Les Syriens ont à chaque fois refusé l'offre et ont insisté pour la récupération du plateau du Golan – "après on verra" disent-ils. Même si la Syrie récupère le Golan, le régime Baa'thiste de Damas restera provocant, soutenant les milices telles que le Hezbollah ou le Hamas.

Dans le même numéro d'Al Ahram, on trouve les résultats d'un sondage mené par "le Centre de recherche al Moustaqbal" de Gaza d'après lesquels le Hamas reste toujours populaire parmi les Palestiniens, alors que son rival le Fatah est en déclin, notamment en Cisjordanie. Essam Adwan, professeur de science politique à l'Université d'al Aqsa à Gaza n'est pas surpris disant "Bien que le niveau de vie des Gazaouis ait sérieusement chuté sous le gouvernement du Hamas, de larges secteurs de l'opinion palestinienne continuent de soutenir le Hamas, simplement parce qu'il est en guerre contre Israël!"

Cela n'est pas surprenant. Qui ose dire ouvertement qu'il s'oppose au Hamas ? Il serait abattu sur le champ.

En fait le Hamas et tous les régimes arabes ont pris en otage leur population. Personne n'ose plus s'opposer à ces régimes autoritaires, risquant d'être traité de traître, emprisonné ou tué. Les régimes autoritaires ont besoin d'un ennemi extérieur. Les périls extérieurs, réels ou fictifs, garantissent le soutien de la population. Hitler et d'autres dictateurs ont procédé de la même manière et les despotes arabes continuent le processus. Jusqu'à leur chute. En attendant que la démocratie et la liberté de parole soient introduites dans les pays arabes, que des partis d'opposition soient autorisés à s'exprimer, que le discours agressif et venimeux soit éliminé des écoles et des médias, la flamme de la haine continuera à flamber et les forces radicales continueront à l'animer.

Lorsque vous parlez aux gens en privé, ils vous disent qu'ils sont fatigués et malades de leurs régimes. Ils veulent la paix avec Israël. Si des consultations libres et transparentes étaient tenues, la majorité voterait pour une complète coexistence avec Israël. Et parmi eux à Gaza, on pourrait trouver peut-être Ali, Nidal, Tawfiq et Moufid (qui ont refusé de donner leur nom de peur de représailles), qui ont dit à un journaliste allemand que ceux qui ont défoncé la frontière avec l'Egypte essayaient de fuir le Hamas, la vie sous sa férule étant devenue insupportable.

samedi 15 mars 2008

Pour essayer d'être objectif sur le conflit Israélo-Palestinien, il faut aussi s'intéresser à la version israélienne... En voici une...

RAPPEL AUX NON-JUIFS
SOUTENIR ISRAËL, C’EST AUSSI DEFENDRE CERTAINES VALEURS FONDAMENTALES

Par Francine Girond pour Guysen International News

Jeudi 13 mars 2008

Lorsque des victimes civiles sont massacrées par des terroristes, c’est toute l’humanité qui est mise en péril.
Quand ces victimes sont des enfants, délibérément désignés avec préméditation, c’est le sens même de la vie qui échappe à cette humanité.
Il serait simplement humain d’attendre une seule et unique réaction spontanée: la condamnation sans aucune condition, sans aucune nuance.

Or, s’il s’agit d’Israël, et d’enfants israéliens, une sorte de tabou refait toujours surface. Rares, dans les milieux non-Juifs, sont ceux qui condamnent cet acte barbare sans, au mieux, « comprendre » ce qui a poussé l’assassin ; au pire, le justifier.

Le soutien à Israël revêt quelque chose de suspect et sa critique systématique va forcément de soi, y compris dans les milieux intellectuels, enseignants, littéraires et bien formés. Et s’il arrive de vouloir entamer une discussion, deux attitudes, somme toute assez violentes, s’imposent : le déni de la réalité historique et l’accusation de partialité.
Alors qu’il ne serait pas interdit d’échanger sereinement des points de vues divergents sur la politique étrangère de n’importe quel pays, avec les mêmes principes de départ.

Par exemple, que ne faut-il pas aller rechercher sur internet le texte de l’ONU de novembre 1947 pour prouver qu’à l’origine, c’est bien la création d’un état « juif » qui a été votée à la majorité… et ce n’est pas suffisant parce qu’il est alors rétorqué qu’il faudrait s’insurger contre ce qui ressemble alors à une théocratie, puisque certains peuples comme les Druzes ne peuvent pas en substance se reconnaître dans cette définition. Alors, il faut expliquer qu’il existe un parti arabe, des Arabes élus démocratiquement à la Knesset, selon la spécificité de cet Etat.

Que cela plaise ou non, la création de l’Etat juif d’Israël a légalement été votée, et soutenir l’existence de cet état, c’est défendre les valeurs de la démocratie et de la liberté d’opinion.

Mais la critique persiste : un intellectuel européen, universitaire de premier plan, m’objectait récemment qu’il fallait être plus exigent avec Israël parce que, justement, ce pays était supposé se conformer aux règles de la démocratie alors que les dictatures islamistes voisines étaient dirigées selon des principes contraires à la civilisation.
Si cette remarque est très juste, et elle le serait aussi pour nombre de pays européens, il n’en reste pas moins qu’elle n’est pas alléguée au bon moment. Ne serait-il pas tout aussi juste de hiérarchiser les priorités ? de commencer par lutter contre les violations des droits humains les plus meurtriers ?
Soutenir Israël, c’est défendre aussi les valeurs des droits de l’homme, et des droits de la femme. Et l’argument suprême s’exprime : les Palestiniens de Gaza souffrent et crèvent… comment faire comprendre que, pour améliorer le sort des Palestinien, pour les sauver, on a vraiment intérêt à soutenir Israël ?

Peut-être en posant quelques questions : selon le rapport publié le 6 mars dernier par différentes organisation humanitaires, le peuple palestinien de Gaza, dont la majorité des familles gagne moins de 1,2 dollars par jour, connaît la pire des situations depuis 1967.

Par ailleurs, Indy Khoury, la représentante en France de l’Autorité palestinienne ne cesse de conclure tragiquement qu’un blocus israélien empêche, entre autres, l’arrivage de nourriture dans cette zone. Alors, s’il est impossible de faire parvenir des vivres à Gaza et si les Gazaouis sont trop pauvres, comment se fait-il que, dans Gaza, les membres du Hamas, eux, soient bien portants et bien nourris, qu’ils puissent trouver de l’argent pour acheter des armes, ou du matériel explosif, et les introduire dans ce territoire ?
Il est peut-être trop difficile de répondre objectivement à ces questions, parce que, au fond, elles révèlent une violence intellectuelle trop pénible à intégrer lorsque l’on est sincèrement persuadé du bien-fondé de la forme de son empathie avec « les Palestiniens », dans une globalité extrêmement artificielle. Parce qu’elles remettent en cause toute une formation culturelle sur ce que devraient être les principes du bien – illustré par ceux qui ont l’apparence de la faiblesse et le monopole de la victimisation-, et du mal – incarné par ceux dont un postulat de départ leur a attribué la force par excellence, la force militaire visible ou encore éventuellement le soutien des Etats Unis.

Il faudra bien cependant qu’il ne soit plus insupportable de les entendre.

Et puis il faudra bien admettre, enfin, que, pour les Israéliens, précieuse est la vie d’un seul enfant, qu’il soit d’Israël ou de Palestine

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mardi 4 mars 2008

Présentation du roman "Docteur Malard ou la fuite mystérieuse", publié fin 2006 aux éditions Bénévent (d'après l'énigmatique affaire Godard...)



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TEXTE DE QUATRIEME DE COUVERTURE
On se souvient du fait divers relatant la disparition d’un certain médecin acupuncteur de la région de Caen, disparu soudainement sur un voilier loué à Saint-Malo en août 1999… Le praticien était accompagné de ses deux jeunes enfants.
L’affaire fit alors grand bruit et prit des allures de feuilleton durant des semaines, à la radio et la télévision. À ce jour, cette disparition compte parmi les énigmes du vingtième siècle. Malgré de nombreuses recherches, on ne sait toujours pas ce qui s’est réellement passé dans cette famille…
Le roman, même s’il n’est que fiction, retrace cette sombre histoire en s’appuyant sur les faits réels. Il en donne une certaine version, notamment sur ce qui aurait pu arriver à la femme du médecin, dont on retrouva des traces de sang au domicile des époux, ainsi qu’aux deux enfants. Puisque le crâne de la fillette fut un jour remonté dans les filets d’un chalutier…
Une histoire mystérieuse et troublante, pleine d’émotion. Un drame passionnel… Pour lecteurs sensibles et curieux.

CHAPITRE I

Ce samedi-là, soit le vingt-huitième jour d’un mois d’août ensoleillé de l’année 1999, à Tilly-sur-Seulles où il demeurait, le docteur Yvan Malard ne changea rien à ses habitudes. Il fit comme de coutume…
En fin de matinée, il partit donc au café-tabac du village avec ses deux enfants, Camilla, six ans, et Marcus, cinq ans, qu’il venait de prendre au sortir de l’école ; il s’y rendait de temps à autre pour se détendre, seul ou non. Consommateur invétéré de cigarettes et lecteur assidu de certains magazines, ce bistrot plutôt tranquille et discret lui avait tout de suite convenu. Dans cet endroit un peu retiré de campagne, il se sentait à l’aise, et c’était devenu l’un de ses lieux favoris. Resté un peu sauvage, il fuyait toujours le monde lorsque son emploi du temps le lui permettait.
Arrivé dans le bistrot, le docteur s’installa comme toujours à la même table, tout au fond de la salle… Et acheta comme à chaque fois, cigarettes, journaux et magazines, qu’il feuilleta en buvant des cafés crème. Pendant ce temps-là, ravis et pleins d’enthousiasme, ses enfants jouaient à d’interminables parties de baby-foot ou de flippers.
Seulement, ce samedi-là, le docteur Malard avait bien du mal à rester calme, à se concentrer sur ce qu’il était en train de lire. Parce qu’aujourd’hui, il savait parfaitement qu’il ne parviendrait jamais à se détendre, bien au contraire… Et les mégots s’entassaient dans son cendrier sans qu’il s’en rendît compte. À peine une cigarette terminée, qu’il en reprenait une autre…
C’est qu’il était très préoccupé, extrêmement soucieux ; plus que cela, même : il était carrément paniqué. Finalement, les jours avaient passé à une vitesse folle… Et le jour « J », ce jour tant espéré, tant attendu, arrivait à grands pas ! On y était presque… Le jour où tout allait se jouer, où tout devait se jouer. Alors, bien qu’il en fût extrêmement satisfait et soulagé, plus le moment se rapprochait, et plus il avait peur…
Aussi le docteur Malard ne tenait-il plus en place, tenaillé par une nervosité grandissante dont il n’était plus maître ; mais en même temps, une grande joie l’empêchant de craquer le submergeait, à l’idée que sa vie allait enfin changer, et cette fois, dans le bon sens. Son cerveau en ébullition ne cessait de travailler, tandis qu’il semblait impassible, assis sur la banquette un peu inconfortable du café. Il regardait tout sans rien voir, ses mains soignées d’orfèvre de la chair pétrissant nerveusement les pages des magazines, et qui seules le trahissaient.
Si le docteur était aussi paniqué, c’est qu’il songeait à ces derniers jours. Il se remémorait avec inquiétude, tristesse et lassitude les tout derniers évènements. Des évènements qui entravaient quelque peu la bonne marche de ce qu’il avait entrepris… Début août, il s’était enfin décidé à prendre la grande décision, celle qui l’engagerait pour le restant de sa vie. Mais seulement après l’avoir longuement mûrie, durant des jours et des jours. C’était donc pour lui une décision d’une importance capitale, d’une extrême gravité. Une décision devenue d’ailleurs absolument irrévocable, et à laquelle, hélas, Marion, sa femme, refusait toujours d’adhérer. Bien qu’il ait pourtant tout essayé depuis des mois pour la persuader, pour la convaincre, mais en vain… Elle continuait à ne vouloir rien entendre. Bien sûr, il le comprenait, elle avait deux enfants d’un premier mariage qui vivaient chez leur père, et qu’elle ne voulait pas laisser derrière elle… Mais lui aussi, était le père de deux grands fils issus d’une précédente union et auxquels il tenait également beaucoup ! Seulement, il estimait qu’ils étaient suffisamment grands et bien entourés, pour ne plus avoir besoin de lui trop fréquemment. Il trouvait donc qu’il devrait en être de même concernant les enfants de sa femme.
Et puis, par la suite, rien n’empêcherait qu’il fasse venir toute la tribu au complet pendant les grandes vacances ! Comme à l’accoutumée… Là où il partait, il était certain d’en avoir les moyens. Il faudrait, certes, prendre quelques précautions… Il ne tenait pas à ce qu’on sache où il se trouve.
Et maintenant, voici qu’on y arrivait… cela y était vraiment… Le moment fatidique se précisait. Dans quatre jours, mercredi premier septembre exactement, ce serait le grand départ ! Il poserait enfin le pied sur le voilier qu’il avait retenu à Saint-Malo depuis le 15 août, et en avant ! Finies toutes les turpitudes… Adieu la France et tout le reste ! Tout serait joué, et définitivement ! Enfin, presque…
Mais pourquoi Marion s’obstinait-elle donc à ne pas vouloir le suivre ?… Peut-être pensait-elle qu’ainsi, il renoncerait à son projet ?… Elle savait pourtant bien que ce n’était plus un projet ! Que tout était maintenant en place, bien ordonné, bien établi… Qu’il était trop tard pour qu’il revienne en arrière. Mais elle faisait la sourde oreille, continuant à ne pas vouloir y croire, ou à faire semblant ! Elle s’y refusait totalement, obstinément… La politique de l’autruche, lorsque ça l’arrangeait ! Cela lui ressemblait bien…
Bien sûr, il n’ignorait pas qu’elle détestait être en mer. Qu’elle n’avait pas le pied marin et avait une trouille bleue dès que ça gîtait un peu… Depuis leur mariage, durant ces cinq dernières années, elle ne s’était forcée à l’accompagner qu’une fois ou deux, tout au début. Ensuite, elle ne voulut jamais plus. Elle l’avait toujours laissé y aller seul, ou encore, avec les enfants, lorsqu’ils furent en âge et le souhaitaient. Mais il avait toujours su que cette situation la stressait… Et qu’elle tremblait à chaque fois pour Camilla et Marcus, encore si petits et vulnérables. Bref, qu’elle n’était jamais tranquille…
Une des nombreuses raisons, sans doute, de sa nervosité croissante… Puisqu’elle était devenue, surtout ces derniers mois, de plus en plus nerveuse sans qu’il en comprenne d’ailleurs la raison véritable. Seulement voilà, il se trouvait que les enfants voulaient souvent l’accompagner. Et lui, justement, désirait leur faire aimer la mer… Comme son père la lui avait fait aimer autrefois.
Alors, à présent que l’heure de ce départ tant voulu se précisait, était si proche, comment allait-il bien pouvoir s’y prendre, pour obliger Marion à venir ? C’est qu’il lui restait si peu de temps, pour parvenir à la décider… Et « L’obliger », oui, tel était bien le mot, malheureusement ! Il faudrait certainement la forcer pour qu’elle réagisse, pour qu’elle obtempère…
Il n’avait jamais prévu de partir seul, ça n’aurait aucun sens ! Ce serait comme un abandon, et tel n’avait jamais été son dessein. Il tenait bien trop à sa femme ! Et à ses enfants, si adorables, encore si fragiles vu leur tout jeune âge, et qu’il fallait protéger. Ils avaient besoin de leur père comme de leur mère, qu’ils affectionnaient autant l’un que l’autre.
Ses enfants, ses deux trésors… Et sa femme... Sa femme… Ah, Marion ! Son seul amour ! Il l’adorait. Il l’aimait tellement… Plus qu’elle ne le pensait. Mais il ne savait pas le lui dire ni le lui montrer. Dans sa famille, on n’était guère démonstratif côté affection… Il n’y avait pas été habitué. Marion devait en souffrir, c’était certain, et il en avait souvent conscience ; elle devait prendre cela pour de l’indifférence…
Mais là-bas où ils iraient, rien ne serait plus pareil ! Il se laisserait aller… Il ne serait plus aussi coincé, il respirerait enfin. Il n’aurait plus les soucis d’avant, il lui montrerait tout son amour ; tout cet amour si fort, si profond, qu’il détenait toujours au fond de lui, prêt à ressurgir avec fièvre, mais qu’il avait enfoui par obligation, sous le poids des trop nombreux avatars qui l’avaient terrassé tout au long de sa vie professionnelle. L’empêchant du même coup de pouvoir donner libre cours à ses sentiments réels…
Bientôt… Oui, bientôt, il pourrait l’aimer comme autrefois… Comme au tout début, au commencement de cette rencontre magique, où une fascination réciproque s’opérait instantanément entre eux à chaque fois. Et tous deux pourraient à nouveau revivre pleinement leur passion, peut-être même avec plus d’intensité, leur nouveau contexte s’y prêtant encore davantage…
Mais, si… si malgré tous ses efforts pour la décider, Marion demeurait intransigeante et butée et ne le suivait pas ?… Eh bien, il aurait beau en être désespéré, mais ne pouvant la traîner de force, il était déterminé : il partirait de toute façon. Puisque son choix était définitif et qu’il ne voulait ni ne pouvait plus reculer ; puisqu’il avait tout prévu dans les moindres détails… Et il emmènerait ses enfants ; il était hors de question qu’il s’en séparât ; il avait assez souffert comme ça lors de son divorce, lorsqu’il avait fallu qu’il se résigne aux seuls droits de visite… Il ne voulait pas revivre le même calvaire une seconde fois. Peut-être que cela, et cela seulement, déciderait Marion, la ferait changer d’avis, l’obligerait à venir… Elle ne supporterait sans doute pas d’être privée de ses enfants. D’autant qu’elle aussi était marquée par son divorce pour les mêmes raisons… Elle préfèrerait encore partir, très certainement. De toute manière, en admettant même qu’elle restât dans un premier temps, – sans doute par fierté, pour ne pas céder, ne pas avoir l’air d’abdiquer trop rapidement – il était presque sûr qu’elle craquerait tôt ou tard, et sûrement très vite, et qu’elle les rejoindrait par la suite… Du reste, il s’y emploierait sans répit.
C’est pourquoi plus le docteur Malard voyait avec bonheur les jours s’enfuir, et plus il appréhendait en même temps la chose. Réalisant plus que jamais le mal qu’il aurait à ce que Marion changeât d’avis, combien elle n’avait vraiment pas du tout envie d’entreprendre un tel voyage… Un voyage qui semblait lui paraître avec certitude comme étant une aventure par trop hasardeuse, malgré qu’il usât de tous les arguments possibles pour enfin chasser tous ses doutes.
D’ailleurs, n’avait-elle pas déjà acheté les cartables des enfants pour la rentrée des classes prochaine ?… Elle les avait déposés bien en évidence sur une étagère, comme pour le narguer, comme pour lui signifier qu’il perdait son temps à vouloir la convaincre ; que leur vie était ici, ne pouvait être que là, et qu’on ne pouvait déroger à certaines habitudes essentielles… Ne lui avait-elle pas également pris des rendez-vous pour tout le mois de septembre sur son carnet, à son cabinet médical de Caen ?… Comme pour le dissuader de s’en aller ? Comme pour lui dire qu’il fallait qu’il reste, puisque de nombreux patients avaient besoin de lui ?…
Pourtant, elle savait bien que tout cela n’était qu’illusoire, elle savait bien, que…
Le docteur Malard venait de croiser sans le vouloir le regard du buraliste, lequel était justement en train de l’observer du coin de l’œil ; ce dernier détourna aussitôt les yeux discrètement, feignant de s’intéresser à de nouveaux clients ; mais à part lui, aujourd’hui, il trouvait l’acupuncteur un peu tendu, un peu nerveux ; lui, d’habitude toujours si calme, tournait machinalement les pages des magazines d’un geste un peu brusque, l’air ailleurs, comme s’il pensait à autre chose et ne lisait pas. Il n’en fit pas l’observation, il ne se le serait pas permis, même en plaisantant, bien que le praticien fût admis au village comme quelqu’un de pas fier et de plutôt sympathique. Il était habitué au docteur, à ce client pas comme les autres, qui n’était jamais loquace avec qui que ce soit, mais dont les gens de Tilly-sur-Seulles, y compris lui-même, s’étaient plutôt bien accommodés, respectant son espèce de mutisme bienveillant et ne s’étonnant plus de ses silences ; parce que le toubib était gentil juste ce qu’il fallait, n’hésitait pas à venir lorsqu’on avait besoin de ses services, avait souvent fait régresser certaines maladies avec ses petites aiguilles, (alors qu’on avait essayé sans succès bien d’autres traitements auparavant) et n’insistait jamais si l’on avait du mal à le payer ; et c’était là le principal, c’était même plus que ce que les gens attendaient. En outre, tous les villageois avaient pu constater que sa femme et lui étaient la discrétion même, ce qui plaisait plutôt dans ce petit coin de France où une certaine pudeur était de mise ; quant à leurs enfants, tout le monde les aimait : ils étaient aussi mignons que bien élevés. À cause de tout ceci, le docteur avait de quoi être bien accepté par tout un village, et même respecté…
Yvan Malard, qui avait aussitôt repris le fil de ses pensées, à cet instant précis était en train de se dire : « Mais enfin… Je ne comprends pas ! Pourquoi Marion ne veut-elle pas tirer un trait sur une vie qui l’ennuie, puisque je lui en donne justement l’occasion ?… Je me rends bien compte, contrairement à ce qu’elle pense, qu’elle ne s’épanouit plus… Que depuis environ deux ans, elle ne trouve plus de goût à cette « routine » qui est devenue la sienne, comme elle dit. Emmener chaque jour les enfants à l’école, aller les chercher, s’occuper des courses et du ménage, et venir trois fois par semaine tenir le secrétariat de mon cabinet de Caen, ne la satisfont plus. Je l’ai vue petit à petit déprimer…
Et voici que maintenant, elle qui n’aspirait pourtant qu’au calme et aux plaisirs champêtres, elle qui détestait la vie citadine, ne trouve plus plaisir non plus à habiter dans un petit village… Même si elle avait tout d’abord adoré notre maison du hameau de Juvigny, dans ce charmant village qu’est Tilly-sur-Seulles…
À l’époque, pourtant, les rénovations apportées à cette ancienne bergerie pour la transformer en habitation fonctionnelle semblaient la combler de joie… Elle avait même accepté avec enthousiasme, alors que les travaux n’étaient pas terminés, qu’on y fasse notre repas de mariage avec la famille et les amis…
Notre mariage… Le 16 juillet 1994… Cinq ans déjà ! C’est si loin…
Ah, cette belle journée, tous réunis à table à l’ombre du pommier !…
Et lorsqu’elle avait emménagé définitivement dans notre maison enfin prête, elle était toujours aussi enchantée… Je la revois encore, toute excitée, riant de plaisir. Découvrant tout avec une ineffable joie. Visitant chaque pièce avec grand enthousiasme… Même par la suite, durant les premières années, je ne l’avais jamais vue une seule fois s’ennuyer. Elle trouvait alors toujours tout et n’importe quoi le plus charmant du monde… Les balades à vélo le dimanche dans la campagne environnante, le long de la Seulles où l’on se baigne l’été… Juste à côté de la maison ! Les pique-niques, les grillades en plein air… Et les bains de soleil en juillet et août sur les plages de Saint-Malo… Seulement, voilà, c’était au début… ».
Et c’était bien après que tout avait changé, ainsi qu’avait pu le constater Yvan Malard, continuant d’y penser.
Petit à petit, insidieusement, un certain ennui s’était emparé de Marion, semblant la ronger de l’intérieur. Et plus grand-chose ne semblait l’intéresser ; hormis peut-être, malgré tout, les trois jours par semaine où elle venait rejoindre son mari au cabinet médical. Il est vrai que là, elle n’était plus tout à fait la même : elle redevenait affable, souriante, semblant revivre ; d’ailleurs, tous les patients l’appréciaient.
Le docteur s’était alors dit que la ville semblait maintenant mieux lui convenir que la campagne. Sans doute aussi, parce que l’aménagement de leur maison n’avait pu être continué, faute d’argent… Leur intérieur, pourtant meublé et décoré à l’ancienne comme ils l’avaient tous deux souhaité, était néanmoins rudimentaire, manquant de réel confort. D’autant que la Seulles, cette rivière toute proche, trop proche, y était également pour quelque chose ; aussi charmante et agréable qu’elle fût, elle apportait aux riverains pas mal d’inconvénients. Notamment, une humidité permanente dans la maison, qui obligeait à protéger les appareils ménagers en les isolant ; comme le réfrigérateur, par exemple, installé sur cales… Avec, en prime, une moisissure obligatoire sur tous meubles et tissus, ainsi que sur certains murs recouverts de salpêtre par endroits. D’où, une odeur persistante de moisi dans toute l’habitation… Et puis, il y avait de surcroît les inévitables rats venus de la rivière, et qui s’aventuraient parfois dans la maison, en quête de nourriture… Mais il ne fallait surtout pas mettre de « mort-aux-rats », par peur d’empoisonner leurs deux chats, qui, eux, réussissaient parfois à attraper les rongeurs, qu’on retrouvait alors occis dans l’une des pièces. Ce qui provoquait à chaque fois une certaine panique chez la mère et les enfants…
Tout ceci avait évidemment de quoi faire déprimer n’importe quelle ménagère. Marion n’y échappait pas. Elle n’avait sans doute pas évalué à juste titre tous ces inconvénients, en acceptant de venir habiter là. À présent, elle devait sûrement déchanter… Certainement une autre des raisons de sa nervosité.
Et le docteur Malard s’en voulait amèrement de faire vivre ainsi sa femme et ses enfants, dans l’ébauche de ce qu’il avait souhaité être un paradis. Malheureusement, ses revenus n’étaient pas suffisants ; ils ne lui permettaient pas de pouvoir apporter d’autres rénovations, qui seraient beaucoup trop coûteuses ; les précédentes, déjà énormes, n’étaient même pas fini de payer et tiraient très dur sur ses finances… Ni de les emmener ailleurs… Pas plus que d’offrir à sa femme les services d’une employée de maison, comme elle le souhaitait et l’aurait mérité…
Mais Marion le savait bien. Et pour cause : lorsqu’elle travaillait au cabinet médical, c’était à elle que les patients réglaient le montant de leur consultation. Elle tenait à jour la comptabilité du cabinet sur son ordinateur ; elle connaissait parfaitement les recettes et les dépenses, ainsi que le maigre bénéfice qui en résultait… Elle n’ignorait donc pas non plus que depuis plusieurs années il était harcelé par les caisses sociales… La CARMF et l’URSSAF le poursuivaient parce qu’il refusait de payer ses cotisations. S’il refusait, c’est qu’il ne le pouvait pas, elle n’avait pu que le constater. Alors, depuis le temps qu’il ne les payait plus, évidemment, leur montant avait atteint une somme exorbitante… Si exorbitante, qu’il lui était devenu tout à fait impossible de les honorer. Elle le savait aussi, et ils en avaient d’ailleurs parlé plusieurs fois sans trouver de solution. Et, le pire, c’est qu’à présent, on le menaçait de saisie. Ça, elle le savait également… L’étau se resserrait, il était pris à la gorge.
Marion, très certainement, devait énormément s’angoisser en y pensant ; et il était plus que certain qu’elle devait en avoir assez d’une telle situation…
Yvan Malard se sentait donc acculé, pressé comme un citron. Il ne savait pas du tout comment s’en sortir et vivait perpétuellement avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. Son caractère, déjà plutôt renfermé, en avait encore pris un coup supplémentaire et ne s’en était que plus accentué.
Mais comment aurait-il pu satisfaire ce paiement ? Il avait beau avoir une assez bonne clientèle, avec les impôts, les charges de toute sorte l’assaillaient de toute part… Et cela ne lui laissait à la fin du mois que tout juste de quoi pouvoir subvenir à peu près décemment aux besoins des siens. Il était évident qu’il se fût trouvé un peu plus à l’aise s’il n’avait eu à verser une pension alimentaire pour ses fils. Mais à peine plus…
Tout cela, Marion le savait bien, se répétait le docteur. Alors, pourquoi s’accrochait-elle à de l’éphémère ? À du dérisoire ?… Alors qu’il avait trouvé une solution, « la » solution, et qu’il lui proposait du solide, du vraiment fiable ?… De quoi se refaire, de quoi tout recommencer ? À quarante-cinq et quarante-trois ans, ce n’était pas trop tard, mais il était grand temps… De quoi réaliser tout ce à quoi il tendait depuis toujours, et en rendant tout le monde heureux ?
Ils vivraient tous dans un pays magnifique, merveilleux, où il fait toujours beau et chaud. Où la végétation est exubérante et ses parfums subtils et voluptueux… Où les plages étincelantes de blancheur sous un soleil toujours présent, offrent leur sable velouté et l’ombre de leurs cocotiers se reflétant sur une mer tiède et transparente… Où l’on peut nager, se bronzer, et faire du bateau toute l’année. Où les gens vivaient simplement et avaient l’air plus gai… Avec qui il devait donc être plus facile de nouer d’agréables relations amicales et bon enfant, sans arrière pensée aucune… De vraies relations, d’où toute hypocrisie serait bannie et avec qui la vie deviendrait un bonheur permanent et durable. Et surtout, où on le laisserait pratiquer la médecine selon ses aspirations… Une médecine qui donnerait de bien meilleurs résultats qu’ici, il en était certain ; puisqu’il pourrait se servir, comme il l’avait toujours désiré, de médicaments non autorisés en France.
Et quand bien même, si, sur place, il se trouvait une autre opportunité intéressante à saisir… Il pourrait néanmoins pratiquer occasionnellement ses séances d’acupuncture, renforcées d’un traitement à sa façon. Parce qu’en tant que médecin généraliste et acupuncteur, il avait mis au point une thérapie qu’il jugeait sans faille : mais c’était avec ces médicaments interdits, qu’il avait fait venir de Suisse et de Belgique… Et on avait tôt fait, alors, de le remettre en place, pour « Exercice illégal de la pharmacie ».
« De toute façon, tout a mal commencé pour moi dès le début », se souvint le docteur Malard avec amertume.
« Déjà, ma thèse n’avait pas eu très bon accueil, et je voyais bien que mes pairs la dédaignaient poliment… D’ailleurs, c’est bien pourquoi j’avais préféré quitter le milieu hospitalier et m’installer avec un autre médecin. Là, je pensais être enfin tranquille pour exercer selon mes souhaits… Mais non ! Il a fallu que, là encore, on ne me foute pas la paix ! Et ma réputation de toubib en a pris forcément un sale coup : le Conseil de l’Ordre des médecins m’est tombé dessus et m’a suspendu trois mois, pour des pratiques soi-disant peu orthodoxes ! C’était un comble ! Alors que mes patients, eux, étaient satisfaits…
« N’est-ce pas surtout ça qui compte ? Parvenir à soigner ses malades avec un résultat positif ? Les soulager, et même, souvent, les guérir ?...
« Des reproches, toujours des reproches… et injustifiés ! On vous juge, sans même vouloir approfondir ! Sur la forme, et non sur le fond !
« Franchement, il n’y a vraiment qu’en France qu’on est aussi sectaire, aussi conservateur, aussi retardataire ! Eh bien, moi, je dis : vive une médecine libre, lorsqu’elle s’avère bonne, non dangereuse et qu’on en a toutes les preuves ! Après tests et résultats concluants, naturellement …
« En tout cas, ce n’est pas étonnant, finalement, que beaucoup partent ailleurs ! Là où on nous laisse notre libre arbitre, dans la mesure où il est reconnu que ce qu’on fait est un bien pour la société. Et surtout, là où les charges de toutes sortes ne viennent pas nous enfoncer un peu plus, mais où, au contraire, on reçoit bien souvent de précieuses aides financières…
« Voilà pourquoi je veux partir à tout prix ! J’en ai plus qu’assez de tous ces tracas, c’est devenu intolérable ! Invivable…
« Bon sang ! Marion devrait pourtant comprendre que ce ne pourrait être que bénéfique pour nous tous… Envolée, alors, sa nervosité, j’en suis certain ! Elle n’aurait plus d’idées noires et plus besoin de recourir à certains dérivatifs…
« Comme ces séances de relaxation par hypnose, où elle se rend maintenant de plus en plus fréquemment… Quelle bêtise ! Quelle dépendance ! Je ne le supporte pas, ça m’exaspère ! C’est vrai, ça ! A-t-on idée de se laisser manipuler de la sorte ! D’accepter de n’être qu’un pantin entre les mains, de…. de…. qui sait ? Peut-être un charlatan ! C’est carrément contraire à mes principes. J’ai beau être un peu marginal dans ma profession, j’ai malgré tout certains principes, et il y a tout de même des limites !
« Évidemment, ça l’irrite que je le lui fasse observer… Elle le sent comme une intrusion, comme un acte de phallocrate autoritaire dans ses choix personnels ; alors que c’est le médecin qui parle et qui essaie de la préserver… Mais elle ne le voit pas ainsi, et plus je critique, et plus elle est nerveuse. Et plus elle court chez son hypnotiseur !
« Le cercle vicieux…
« J’ai sans doute tort. Mais quand même, c’est bien la preuve que ça ne va plus. Même entre nous…
« Parce que notre couple, il faut bien le reconnaître, n’est pas au mieux de sa forme depuis déjà un certain temps...
« Quand je pense à nos premiers ébats amoureux… Si intenses, si passionnés ! Alors qu’à présent, ils sont de plus en plus espacés, de plus en plus plats, de plus en plus fades… Les plaisirs du lit sont devenus rares. D’ailleurs, depuis plus d’un mois maintenant, ils n’existent même plus… Plus de ces câlins affectueux, qui nous rapprochaient tant… De la faute à qui ?…
« Ça me rend malade, ça me rend fou. Fou de douleur ! Et Marion est loin de s’en douter, j’en suis pratiquement sûr…
« Mais comment avons-nous pu en arriver là ?
« Pourtant, ça ne vient pas de moi, j’en suis certain… ça ne se peut pas. Non, vraiment, je ne le pense pas. Pour Marion, je n’en sais rien, mais quant à moi, je suis toujours amoureux comme au premier jour… Ce jour merveilleux de notre coup de foudre…
« Oui, ce fut bien un coup de foudre, comme il en arrive peu souvent… Nous éprouvions alors une telle attirance physique !
« Pourquoi, maintenant, est-elle ainsi avec moi ? Aussi indifférente, aussi froide ?… Est-ce vraiment ma faute ? Pourquoi ne me comprend-elle plus ? Pourtant, elle devrait bien voir que je l’aime, qu’elle m’attire toujours autant… Elle est si belle ! J’aime tout, en elle. Son visage si romantique… le bleu de ses yeux, ses épais cheveux noirs… Son corps mince et souple aux formes épanouies, à la silhouette harmonieuse… Ses sourires et ses rires… sa douceur et sa patience, sa sensibilité et sa gentillesse… En fait, elle a bien des qualités et je lui trouve peu de défauts…
« Après mon premier échec sentimental, c’était un vrai miracle. Une rédemption !
« Mais je n’arrive pas à lui parler, à le lui dire… J’en ai pourtant souvent envie… Je ne suis qu’un idiot ! C’est pourtant sans doute ce qu’elle attend. Toutes les femmes attendent qu’on leur parle, qu’on le leur dise… Elles n’attendent que ça. Je sais… Je le sais bien !
« Je sais, mais je ne peux pas. Le parfait crétin…
« C’est vrai, que je suis trop renfermé… L’introverti, c’est moi ! « L’ours Malard, la gueule en pétard ! », comme me charriaient mes anciens copains carabins…
« Mais, ailleurs… Ailleurs. Oui, ailleurs, je le pourrai ! Tout sera différent.
« À moins que ça ne serve plus à rien et que je ne lui plaise plus… Puisque ça n’a plus l’air réciproque. Mais pourquoi en serait-il donc ainsi ?... Qu’ai-je bien pu faire… ou ne pas faire ? Qu’aurais-je pu provoquer d’irrémédiable sans m’en douter ?... Ce ne serait pas ce départ, tout de même… Non… cela remonte bien avant…
« Parce qu’il est certain que cela fait longtemps maintenant que nos relations se détériorent. Je vois bien que Marion invoque de plus en plus fréquemment tous les prétextes possibles : tantôt un mal de tête, tantôt une grosse fatigue ; il y a toujours quelque chose… Je ne suis pas dupe, je vois bien qu’elle est lasse de tout, y compris de moi…
« Il n’y a que les enfants qui aient droit à toutes ses faveurs… Mais ça, c’est tant mieux ! Je ne suis que trop content que ma deuxième femme soit aussi maternelle… ».
Yvan Malard s’arrêta un instant dans sa diatribe, dans son monologue intérieur, afin de donner quelques pièces à Camilla venue lui en réclamer pour continuer ses parties avec son frère. Puis il reprit le cours normal de ses pensées.
« Ce ne serait tout de même pas cet hypnotiseur ?… ».
Pourquoi allait-elle de plus en plus souvent à ses séances ?… Cet homme, lui, en faisait ce qu’il voulait, lorsqu’elle était endormie. Pourquoi acceptait-elle cette dépendance-là et pas la sienne ?…
Des séances de relaxation ! Des séances de relaxation… Mon Dieu, mais de quelle sorte ?… Qu’est-ce qu’il en savait, après tout ? Et puis, pourquoi Marion était-elle aussi pressée d’y aller à chaque fois, hein ?… Et pourquoi, surtout, n’était-elle pas ensuite complètement sereine en revenant ? Bien relaxée, elle aurait pourtant dû être suffisamment détendue pour accepter ses avances ? Voire même, pour les provoquer, pourquoi pas ? Autrefois, elle n’était pas si farouche… Elle n’était pas la dernière à… Il trouvait cela bizarre…
Et voilà que depuis, il était devenu jaloux de tous ceux qui croisaient le regard de sa femme ! Et cela aussi, ça énervait Marion. Jaloux et ombrageux, lorsqu’il la voyait sourire à d’autres hommes… N’importe lesquels : ses clients, les jeunes gens du village, et même leurs amis communs !…
« Mais je ne veux pas la perdre, je ne le supporterai pas ! Je l’aime trop ! Il faut qu’elle vienne ! », s’écria intérieurement le docteur avec fièvre.
« Il faut que nous partions définitivement, une fois pour toutes… Qu’elle me suive et qu’on n’en parle plus… Qu’on tire un trait sur tous ces gâchis, sur tous ces ratages !… Qu’on laisse derrière nous toutes ces merdes qui nous pourrissent la vie, qui nous détruisent à petit feu, qui nous étouffent…
« De l’air pur ! Ailleurs, j’en suis sûr, on se retrouvera comme au début… De l’air ! J’ai besoin d’air. J’ai besoin de respirer, et Marion aussi…
« Il faut absolument que je parvienne à lui faire comprendre que c’est la seule solution pour nous tous… ».
Le docteur Malard levant la tête, sentit sur lui l’œil légèrement étonné du buraliste ; il réalisa qu’il manipulait depuis assez longtemps les magazines de façon machinale, en regardant ailleurs, et qu’il devait avoir un air inhabituel le rendant étrange aux yeux du commerçant. Il consulta sa montre. Il était temps de rentrer.
Il appela ses enfants et après qu’il eût réglé sa consommation sans un mot à l’homme derrière son comptoir, tous trois sortirent sans prononcer une parole.
Habitués au silence de leur père qu’ils adoraient, Camilla et Marcus ne disaient jamais grand-chose en sa compagnie. Le dialogue avec lui n’était pas nécessaire ; à ses comportements et ses regards, ils ressentaient son affection. Ils étaient surtout heureux qu’il soit avec eux et que dans la rue il les tienne affectueusement par la main.

JUSTINE MERIEAU - ECRIVAIN

Blog destiné à faire connaître mes livres, romans et nouvelles. J'y présente des extraits de ceux-ci, avec également quelques inédits. Mais on y trouvera aussi mes humeurs littéraires du moment...
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Saint-Joseph, 97480, Réunion
Ecrivain nantais, je suis romancière et nouvelliste. Je demeure à La Réunion depuis 1987.