samedi 18 août 2007

Dans l'une de mes nouvelles publiées, je règle son compte à la tauromachie, aux corridas...



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Réflexions sur la tauromachie, les corridas, au travers d’une adolescente de treize ans, l’une des héroïnes de ma nouvelle, « Le village indigne ».
Extrait de ce texte tiré de mon livre : Comme un noir soleil – courts romans, conte et autres nouvelles, publié en août 2006 aux éditions Ixcéa.

Le père de Mélanie patientait au salon. Il attendait les deux femmes pour passer à table. Il regardait la télévision devant laquelle il semblait tellement absorbé, qu’il leur dit bonjour évasivement, sans même lever la tête. La mère de Mélanie disparut pour aller d’abord porter ses emplettes dans sa chambre et ensuite pour voir si le couvert avait été mis par Alberte.
Mélanie vint s’asseoir à côté de son père sur le canapé. Une indicible horreur la saisit immédiatement. Son père regardait, avec une certaine délectation semblait-il, une corrida. Et celle-ci en était au stade où le toréador enfonçait un à un, dards immondes et cruels, ses banderilles dans la chair de l’animal. Le poil noir du taureau apparaissait rougi du sang qui s’épanchait de ses blessures profondes et qui coulait en rigoles un peu partout…
Voir ainsi une bête qui ne demandait rien, sinon qu’on la laissât tranquille, se débattre sur une piste, enragée de douleur, avec des instruments plantés dans le corps la faisant saigner, était un spectacle au-dessus des forces et de la sensibilité de Mélanie. Barbouillée, frissonnante et révoltée, n’en pouvant supporter davantage, elle se leva précipitamment et sortit du salon. Comment se pouvait-il que son père fût ainsi ? Aussi insensible ?…
« Maintenant, j’comprends ! pensa-t-elle malgré elle, S’il est comme ça, pas étonnant qu’y fasse rien pour les campeurs !… ».
À table, le père de Mélanie parla de la corrida. Il s’extasiait, disant que c’était un spectacle magnifique et qu’il aimerait en voir plus souvent. Redevenant nerveuse, Mélanie ne put s’empêcher de s’écrier d’une voix pleine de reproches :
« Eh ben moi, j’comprendrai jamais ceux qu’arrivent à supporter un tel spectacle ! J’trouve indécents ces combats sanguinaires ! Quelle barbarie ! On s’croirait r’tourné au temps où les gladiateurs combattaient les fauves dans les arènes… C’est aussi cruel, même si c’est plus les hommes qui sont tués par l’animal ; encore qu’il arrive parfois l’accident idiot, c’est l’taureau qui tue… De toute façon, il s’agit de mort. De la mise à mort infaillible, inexorable du taureau ! Le pauvre, on lui laisse aucune chance ! Comment peut-on s’repaître de quelque chose d’aussi morbide, d’aussi tragique ?… Tiens… ça m’fait penser à mon cours de latin : « Panem et circenses », a écrit le poète Juvénal dans l’une de ses Satires, en s’moquant des Romains dont c’était la préoccupation première… Quand j’pense qu’on en est toujours là !... C’que veut dire mon charabia ? C’est vrai qu’vous connaissez qu’le latin d’cuisine… Ça veut dire : « Du pain et des jeux »…
– Eh bien, dis donc, comme tu y vas ! répondit le père de Mélanie, surpris par tant de véhémence. Je ne savais pas que tu défendais avec autant de vigueur les taureaux ! Mais tu sais, je ne suis pas tout seul à apprécier les corridas… Nous sommes des milliers de par le monde à aimer voir ce spectacle superbe et grandiose. D’ailleurs, Hemingway que tu aimes lire, appréciait beaucoup ! Et sache que, de toute manière, les taureaux sont destinés à finir obligatoirement en boucherie, alors…
– Mais c’est pas une raison ! reprit Mélanie toujours révoltée. Ça, c’est ce que les gens disent pour se donner bonne conscience ! Ils iraient à la boucherie ? Eh ben, soit ! Mais pourquoi les faire souffrir avant ? Parce que c’est là, qu’elle est, la vraie boucherie ! L’autre est plus propre ! D’ailleurs, tant qu’y en aura qu’ça ne gênera pas d’voir le sang couler dans les spectacles, les guerres continueront sur terre… Y a beaucoup trop de gens insensibles… Ceux qui aiment les corridas l’sont, et y sont superficiels. Ils oublient la souffrance de l’animal, y veulent voir que la magnificence des matadors, avec leurs ronds de jambes et leurs ronds de bras dans leurs beaux habits chamarrés… Ces fameux « Habits de lumière », comme on dit ! Pacotille, tout ça ! Ils aiment la poudre aux yeux : paillettes, dorures et strass ! Comme si l’jeu des passes entre l’homme et la bête suffisait pas ! Pourquoi vouloir à chaque fois conclure tragiquement ? Comment peut-on s’délecter d’une « Mise à mort » ? En attendant, ceux qui apprécient c’genre de spectacle sont sûrement pas des philanthropes… des humanistes… D’ailleurs, j’vois pas comment dans la vie courante un toréador pourrait s’permettre d’assurer sans être vraiment ridicule : « Moi, je ferais pas de mal à une mouche ! ». Non… vraiment, les corridas sont absurdes, stupides, abjectes !
– Si c’est ton opinion ! répondit le père de Mélanie avec un demi-sourire. Mais n’empêche tout de même pas les autres d’aimer ce qu’ils veulent ! Chacun est libre. Et peut-être ne le sais-tu pas, mais à présent en France, à cause de la Feria annuelle qui a lieu depuis toujours dans les arènes de Nîmes, les corridas sont admises et reconnues comme étant un art culturel méridional… Ça veut tout de même dire quelque chose, non ? ».
La mère de Mélanie qui jusqu’alors suivait la conversation sans se prononcer, d’un ton neutre, fit les observations suivantes :
« Pour ma part, je pense comme toi, Mélanie. J’ai toujours trouvé insupportable, intolérable, de voir le sang couler, que ce soit celui des humains ou des bêtes… C’est déjà assez éprouvant de voir à la télé certains reportages où des gens se font massacrer… Alors pourquoi prendre du plaisir à regarder des taureaux se faire mutiler pour rien ? Je n’en vois vraiment pas l’intérêt ! Si ce n’est que l’homme est sans doute resté au plus profond de lui-même un sauvage capable de cruauté… D’ailleurs, Léonard de Vinci, en son temps, n’avait-il pas formulé que tuer un animal devait être assimilé à un meurtre ? Je partage cette opinion. Je trouve que toute action de tuer est forcément un meurtre, puisqu’on ôte une vie. Et, quand on dit : « Qui vole un œuf, vole un bœuf », on pourrait en fait aussi bien dire : « Qui tue un daim, tue un humain »… Pour conclure, je dirais que si l’on aime regarder des spectacles avec animaux, il faut aller voir ceux qui ne sont pas cruels. C’est tout de même plus noble, lorsque c’est pacifique… ».
De tels propos ravirent Mélanie. Elle contempla sa mère avec gratitude ; celle-ci venait de marquer un point dans le cœur de sa fille.

Mes humeurs littéraires...


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Mes humeurs littéraires…

La lecture est une évasion. Plus ou moins agréable, selon ce qu’on lit… L’évasion littéraire est synonyme de rêve. Mais tous les livres ne font pas rêver… Dans ce cas, il faut au moins qu’ils aient pu donner matière à réflexion, afin qu’il en reste quelque chose au final. Sinon, on les referme, déçus et frustrés…
De tout temps il y a eu, et il y aura toujours, différentes catégories de lecteurs. Laissons cependant de côté ceux qui ne s’intéressent qu’aux romans de gare ou autres du genre, mon propos étant de parler de la littérature au sens noble du terme, celle qu’on nomme « Les Belles Lettres », avec ses origines latines. Et ce qui semble plutôt navrant de nos jours, c’est de constater que chez certains auteurs pourtant en vogue, elle tende parfois à disparaître… Les idées sont là, mais le style laisse à désirer. Il est forcément plus facile d’écrire une histoire sans se soucier des règles élémentaires, grammaticales ou autres… D’aucuns diront que l’important, c’est que le roman soit captivant. Certes, ça compte énormément, et c’est presque l’essentiel ; seulement, si la littérature française devient de plus en plus galvaudée, elle perdra ses lettres de noblesse, son hégémonie (on peut aussi rencontrer un certain misérabilisme dans des textes n’apportant rien au lecteur…) et le français des origines finira ainsi par se perdre totalement. Du reste, à ce sujet, il y a longtemps que Jean d’Ormesson a tiré la sonnette d’alarme… D’autre part, il ne faudra plus s’étonner que les jeunes, qui ne lisent déjà pas beaucoup pour la plupart et qui recherchent donc surtout des lectures faciles dont ils auront entendu parler, soient très moyens, voire nuls en français… Et ce sont les nouvelles générations qui font l’avenir… On peut alors se demander quelle sera la littérature de demain ?… Ainsi qu’on le sait, le choix des lectures est primordial ; lorsqu’elles sont de qualité, elles sont enrichissantes à tous points de vue.
Il y a fort heureusement un important potentiel de lecteurs qui se comportent en parfaits exégètes, sachant d’instinct faire tout de suite les bons choix ; ou encore, après avoir été quelquefois déçus…
Déçus, par exemple, (pour ne prendre que les auteurs les plus en vue, ceux qui font l’actualité régulièrement) par les romans d’Amélie Nothomb… Non par la façon d’écrire de celle-ci., mais par sa thématique, jugée dans l’ensemble trop superficielle, trop désinvolte et répétitive (cf. de nombreux forums littéraires, où les lecteurs ont laissé, en concordance, ce genre d’observations. A noter qu’il s’agit principalement de lecteurs entre quarante et soixante ans et plus. Les plus jeunes lui vouant souvent un véritable culte…).
Déçus également encore par Michel Houellebecq, jugé par certains comme un peu trop vulgaire dans ses propos. Marc Levy ne semble pas toujours avoir la côte non plus, on trouve ses récits un peu simplistes…
Mon propre point de vue ? Chaque écrivain aura toujours ses adeptes et ses détracteurs… Le principal, c’est d’en avoir, ça prouve qu’on ne laisse pas indifférents !
Concernant Amélie Nothomb, je dirai surtout d’elle qu’elle est « Le phénomène Nothomb »… Je ne l’admire pas pour sa littérature qui ne me branche pas du tout et qui me rend sceptique et dubitative quant à ce côté faussement naïf et puéril qu’on y découvre (« Ante Christa », euh… bon !). On voit trop qu’elle joue, on pourrait même dire, « qu’elle se joue » du lecteur, avec son style par trop déjanté… On sent trop qu’elle s’amuse beaucoup en écrivant, sans se soucier du reste. Egocentrique, en fait… (Proust l’était aussi, mais évidemment…). Je l’admire cependant en tant que telle, pour son intelligence très vive, son sens de la répartie… Il faut voir comment elle s’y est prise pour qu’on la remarque dans le but de se faire connaître, avec son look de femme aux chapeaux extravagants ! Elle est très forte de ce côté-là ! Et ça, c’est un côté qui me plaît, j’ai toujours été attirée par les personnages originaux, charismatiques, ceux qui subjuguent et fascinent…
Marc Levy, je ne sais pas… Je n’ai lu qu’un seul de ses livres, « Vous revoir »… Je n’ai pas accroché du tout, j’ai refermé le livre après quelques pages, en jetant un œil de ci de là jusqu’à la fin. Pas emballée par ce genre d’histoire.
Il y a également Anna Gavalda… Si j’en juge d’après ses nouvelles, son premier livre, le seul que j’ai lu d’elle, « Il y a toujours quelqu’un qui m’attend quelque part », je dois dire que je n’apprécie pas vraiment… Ses récits m’ont paru sans réel intérêt, parce que naïfs et communs. Par ailleurs, je ne comprends pas bien quel rapport il peut y avoir entre son titre et ceux-ci… Mais peut-être en va-t-il maintenant tout autrement avec ses romans…
En revanche, Guillaume Musso que je viens de découvrir me plaît davantage. J’ai lu « Sauve-moi », c’était original et plaisant.
Il est certain que j’ai beaucoup de mal à trouver ce que j’aime parmi les ouvrages actuels proposés sur le marché… Et je pense ne pas être la seule. On ne doit sans doute pas découvrir ceux qu’il faudrait… Mais comme aujourd’hui peu de libraires s’intéressent aux auteurs non médiatisés, préférant proposer aux lecteurs les livres dont il est le plus parlé (ce qui leur évite toute argumentation…) lesdits lecteurs auront donc peu de chance de découvrir bon nombre d’auteurs qu’ils apprécieraient peut-être… Alors personnellement, j’en reviens donc toujours d’office à mes bons vieux romans d’autrefois ! La relecture des grands auteurs est une nécessité. Flaubert, Zola, Stendhal, Gauthier, Maupassant, Voltaire, et j’en passe… Sans oublier Balzac, avec sa « Comédie humaine » si réaliste, et qui sera toujours d’actualité! Autant d’écrivains qui interpellent vraiment le lecteur, qui le font vibrer, vivre intérieurement, en lui apportant ce qu’il y a de plus important dans la lecture : l’élévation de l’esprit.
Trouve-t-on encore cela à présent ? Peut-être, et même certainement, mais apparemment pas parmi ceux dont il est le plus parlé… Et je doute que ce soit avec la même intensité.
Il semblerait que l’on vive maintenant dans une époque où l’homme préfère la facilité. Paresse, ou manque de temps ?... Une époque où le consumérisme est roi, avec le jeunisme… Ajoutons-y un mercantilisme notoire pour recouvrir le tout, et cela donne la culture émergeante ! Autrefois, les peintres composaient de somptueux tableaux qui leur prenaient un temps infini. Terminé, ce temps-là… Il faut aller vite et produire plus, pour gagner plus… Est-ce la même chose concernant la littérature ?
Compositions picturales réduites, textes souvent pas assez approfondis… Va-t-on de plus en plus vers un certain minimalisme, ce mot à la mode qui veut que tout devienne un minimum ?
Ainsi, pour en revenir à la lecture, beaucoup de lecteurs (attention, je parle seulement de certains…) se laissent-ils influencer dans leurs choix… Se comportant comme des moutons de Panurge, ils achètent tous la même chose, ce que la publicité ou le ouï-dire leur indique comme étant ce qu’il y a de mieux… Ceux-là ont-ils donc perdu toute curiosité ? Ont-ils perdu le goût de la découverte personnelle ? Prendre le temps de flâner dans quelques bonnes librairies, errer dans les rayons en quête d’un livre inconnu qui attirera tout à coup plus qu’aucun autre, pour lequel on aura un coup de cœur, voilà un plaisir autrement jubilatoire et excitant que de se borner à se fier au goût des autres ! Enfin… quand on est suffisamment épris de littérature, ça va de soi !
Je sais bien qu’il en existe encore, de ces lecteurs-là… Dieu merci ! Mais sont-ils si nombreux que ça ?
Pour ma part, c’est ainsi que j’ai découvert Nabokov il y a bien longtemps ; il était alors pratiquement inconnu…
Cette démarche est donc extrêmement utile aux auteurs en mal de reconnaissance. Ce sera grâce aux lecteurs qui les auront découverts qu’ils émergeront un jour…
C’est dire combien le rôle des lecteurs est important !
Sans soutien d’adeptes qui croient en lui, l’artiste ne peut exister… Du moins existe-t-il pour lui-même, mais dans son cas, ce n’est évidemment pas suffisant.

Quelques mots sur l'auteur...

Ecrivain originaire de Nantes, je vis actuellement à La Réunion. J’ai préféré quitter ma ville en 1987 et partir pour les îles tropicales. A la recherche d’un soleil beaucoup plus présent, de nouvelles sources d’inspiration… L’atmosphère ambiante me déprimait.
Après un périple au Sri Lanka, à l’île Maurice et à La Réunion, c’est sur cette dernière île que j’ai finalement posé bagages. Avec cependant une incursion de huit ans sur l’île de Mayotte...
Romancière et nouvelliste, poète à mes heures, j’ai une thématique bien précise : écrire sur des faits de société souvent mêlés de faits historiques, ou encore sur certains faits divers. Particulièrement touchée par les exactions, les génocides, les injustices, mes récits me servent souvent de prétexte pour les dénoncer, même s’ils sont parfois empreints d’une certaine légèreté ou d’un peu d’humour et de fantastique. Je ne suis pas historienne, je suis avant tout romancière…
Boulimique de lecture dès mon plus jeune âge, mes Maîtres à penser me viennent des auteurs des siècles précédents, avec une préférence pour ceux du 19è siècle et d’une partie du 20è.
Maupassant, Zola, Flaubert, Gogol, Tolstoï, Dostoïevski, Shakespeare, Dickens, Sartre, Camus, Giraudoux, Mauriac, Bazin, Colette, Duras, Yourcenar… Autant d’auteurs dits classiques dont mon style s’est inspiré, bien que celui-ci s’appuie sur une narration plutôt originale dans l’ensemble.
J’ai collaboré à de nombreux collectifs d’auteurs et à quelques anthologies poétiques. On retrouve plusieurs de mes inédits de nouvelles et poèmes sur divers sites littéraires.
A ce jour, j’ai écrit et publié six ouvrages, soit quatre romans, un recueil de nouvelles et un recueil de poèmes (le quatrième roman doit paraître dans le courant de l’année 2007).
On peut les découvrir sur mon site personnel avec mes articles de presse, mes interviews audio et quelques témoignages de lecteurs.

JUSTINE MERIEAU - ECRIVAIN

Blog destiné à faire connaître mes livres, romans et nouvelles. J'y présente des extraits de ceux-ci, avec également quelques inédits. Mais on y trouvera aussi mes humeurs littéraires du moment...
Bienvenue aux amoureux de la littérature !

Qui êtes-vous ?

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Saint-Joseph, 97480, Réunion
Ecrivain nantais, je suis romancière et nouvelliste. Je demeure à La Réunion depuis 1987.