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vendredi 25 juillet 2008

INTEGRER ISRAEL AU MOYEN-ORIENT - Par Masri Feki, auteur de plusieurs ouvrages sur le Moyen-Orient



Masri Feki est né au Caire. Il est président du Middle East Pact (MEP) et auteur de plusieurs ouvrages sur le Moyen-Orient dont : « Israël, géopolitique et enjeux », Studyrama, Paris, 2008- http://masrifeki.com

Paru dans le Turkish Daily News du 10 mars 2008
http://www.turkishdailynews.com.tr/article.php?%20enewsid=98502
Adaptation du Middle East Pact
Voir aussi www.nuitdorient.com et ses 50 derniers articles

Au cœur d’une région hostile et instable, Israël est aujourd’hui confronté à de nombreux défis dont celui de son intégration dans un environnement composite

Lors de l’apparition du mouvement sioniste politique, le monde juif fut divisé entre ceux qui jugeaient bon de le soutenir et d’y adhérer et ceux qui décidèrent de s’y opposer et de le combattre. Pour les uns, créer un pays permettant aux Juifs de vivre, sans être considérés dans le meilleur des cas comme une minorité tout juste tolérée, était un immense pas vers une libération nationale tant espérée. Pour les autres, ultra-minoritaires aujourd’hui, l’Etat juif de l’antiquité fut détruit par la volonté divine, et seul le Messie pouvait le rétablir. Toute tentative humaine de recréer un Etat juif avant la venue du Messie serait donc une contestation de la volonté divine. Il convient toutefois de souligner que ceux-là ne remettent pas en question la légitimité juive, mais ils croient que l’Etat juif tant attendu doit être l’œuvre du Messie. Il s’agit donc d’une question de "timing" et non pas de principe. Quoi qu’il en soit, Israël abrite aujourd’hui la communauté juive la plus nombreuse au monde, et selon tous les experts, la majorité du peuple juif se trouvera sur la terre de ses ancêtres d’ici 2030. Il s’agit là de la victoire la plus éclatante du projet sioniste.

Si ce dernier avait pour mission d’intégrer en Israël les Juifs dispersés partout dans le monde, le sionisme d’aujourd’hui, lui, doit faire face à un défi d’une toute autre nature : l’intégration de l’Etat hébreu, cette fois, dans son environnement régional. Le processus de paix, à lui-seul, ne mènera pas à cette intégration. Nous l’avons vu, certains pays arabes furent contraints à un moment de leur histoire, de reconnaître l’Etat hébreu, ce qu’ils ont fait, mais en l’accueillant comme un fait accompli et non comme une composante naturelle et légitime de la région. La paix véritable, globale et durable viendra le jour où les voisins d’Israël reconnaîtront que le peuple juif se trouve sur cette terre de droit, et non de facto. Dans le même temps, il ne faut pas perdre de vue le fait que les enjeux géopolitiques de l’Etat juif sont aussi ceux d’une région qui se cherche. Le Moyen-Orient est en quête d’identité.

Le panarabisme – idéologie en pleine déroute après la disparition du régime de Saddam Hussein et avec l’affaiblissement de la Syrie baasiste – n’a pas abouti à un projet de construction parce qu’il n’a pas pris en compte la diversité de cette région, les particularités identitaires, les préoccupations communautaires de ses minorités, la complexité du fait national qui ne se limite pas à l’usage d’une seule et même langue, mais qui repose aussi et nécessairement sur un ensemble de convergences politiques et d’intérêts communs. Sa conception arbitraire de la nation qui veut que l’on soit arabe malgré soi, pour la simple raison que l’on fait usage de la langue arabe a mis à l’écart de légitimes revendications nationales au sein d’un Moyen-Orient majoritairement, mais pas exclusivement, arabophone.

Comme le panarabisme, le panislamisme est une idéologie exclusiviste. En rejetant la conception moderne de la citoyenneté, il écarte l’hypothèse d’une participation civique non-musulmane. Sa constitution est immuable puisque c'est le droit divin, son programme ne peut être remis en cause puisqu’il émane du Créateur du monde. Absolutiste par nature, son discours exclut les incroyants et par conséquent les non-musulmans, ce qui explique que le flambeau du panarabisme ait souvent été porté par des Arabes chrétiens, angoissés par les desseins hégémoniques de l’islam politique. Enfin, le caractère transnational et militariste de son action l’a rapidement placé dans la clandestinité par rapport aux gouvernements en place. En dépit du chantage diplomatique dont font usage certains régimes arabes autoritaires en brandissant la menace islamiste (« Moi ou le déluge »), cette idéologie n’a pas d’avenir car elle n’a pas de projet réaliste et cohérent.

Un troisième et ultime cadre régional s’impose progressivement, au fur et à mesure que s’effondrent les deux premiers. Il s’agit du "moyen-orientalisme". Israël qui constitue la seule minorité à la fois non-arabe et non-musulmane de cette région doit axer sa diplomatie aujourd’hui dans ce sens. Les Arabes non-musulmans (Arabes chrétiens, druzes…) exclus du club panislamique, ont toujours une place honorable au sein du panarabisme. Et les musulmans non-arabes (Turcs, Iraniens, Kurdes…), exclus du club panarabe, peuvent toujours rejoindre le panislamisme. Mais les Israéliens, eux, n’étant ni Arabes ni musulmans, sont doublement minoritaires !

L’Etat juif n’est pas un intrus au Moyen-Orient, il est la prolongation et le représentant d’une des civilisations les plus anciennes de cette partie du monde. Tout lie Israël à cette région : la géographie, l’histoire, la culture mais aussi la religion et la langue. La religion juive est la référence théologique première et le fondement même de l’islam et de la chrétienté orientale. L’hébreu et l’arabe sont aussi proches que le sont en Europe deux langues d’origine latine. L’apport de la civilisation hébraïque sur les peuples de cette région est indéniable. Prétendre que ce pays est occidental équivaut à délégitimer son existence ; le salut d’Israël ne peut venir de son déracinement. Le Moyen-Orient est le seul "club" régional auquel l’Etat hébreu est susceptible d’adhérer. Soutenir cette adhésion revient à se rapprocher des éléments les plus modérés parmi son voisinage arabe, et en premier lieu les minorités.

Israël n’a pas d'autre choix. Les pays du Moyen Orient qui l'entourent non plus, sauf sombrer dans la guerre et le marasme.

Note de www.nuitdorient.com

Israël est d'abord et avant tout une nation du Moyen Orient qui après vingt siècles de pérégrinations plus ou moins forcées est revenue retrouver son berceau. Depuis son exil, ce berceau a été envahi et occupé par des peuples divers, et notamment en dernier lieu par des tribus arabes, sémites comme elle.

dimanche 6 avril 2008

Film Fitna, du parlementaire hollandais Geert Wilders : point de vue d'un professeur de philosophie de la loi à l'Université de Leiden aux Pays-Bas...

VOIR VIDEO FITNA EN FRANCAIS :
http://www.dailymotion.com/bivouac-id/video/x4vfdf_fitna-version-francaise-geert-wilde_news

L'ISLAM ET LA CRITIQUE
Par Afshin Ellian, professeur de philosophie de la loi à l'Université de Leiden- Pays Bas – a dû fuir l'Iran en 1983

Paru dans le Wall Street Journal du 31 mars 2008.
Traduit par Albert Soued,
www.chez.com/soued pour www.nuitdorient.com/n1514.htm

Le documentaire Fitna sur le Coran est arrivé. Le parlementaire hollandais Geert WIlders a mis son film de 15 minutes sur le Net, la semaine dernière. Mais des semaines avant que personne ne l'ait vu, le drapeau hollandais a été brûlé partout dans le monde islamique. Le si peu démocratique parlement Iranien a décrété un boycott des Pays Bas et les sites liés à Al Qaeda ont appelé à des attaques terroristes. Les Américains sont aujourd'hui habitués à ce que des "barbus" enflamment leur drapeau. Mais pas les Hollandais. En réponse, le gouvernement hollandais a élevé le niveau de sécurité au maximum, alors que son 1er ministre Jan Peter Balkenende a pris ses distances vis-à-vis du film. Jusqu'au dernier moment, il avait demandé à Mr Wilders de ne pas projeter son film.

Le message de "Fitna" est que le Coran est une inspiration vivante pour les Jihadistes. Selon le film, sans les passages violents du Coran, il n'y aurait pas de terrorisme islamique. Mr Wilders présente des versets du Coran parallèlement à des discours de haine d'Imams et des images vidéos de terreur islamique – allant du 11/9 à l'attentat des trains de Madrid en 2004 et à celui de Londres l'année suivante. Il utilise des séquences vidéo montrant une décapitation d'un otage par des terroristes musulmans. Il montre aussi le dessin danois le plus controversé, qui a déclenché les manifestations à travers le monde il y a 2 ans, celui d'un Mahomet dont la tête va exploser.

Depuis fort longtemps, l'Occident a appris à critiquer, et même à se moquer de la religion. Pensez à des films comme "la vie de Brian" ou le "da Vinci Code", ou des textes plus sérieux sur la chrétienté, comme ceux de Nietsche, "Dieu est mort", qui fait partie de la culture populaire. La concurrence des idées est fondamentale pour le mode de vie occidental. Le monde islamique n'a pas l'habitude de ce genre de controverses.

Comme dans d'autres pays, les terribles attaques du 11/9 ont soulevé aux Pays Bas des interrogations existentielles, et le débat se poursuit encore aujourd'hui. Il en est résulté l'avancée politique de Pim Fortuyn, écrivain et ex-professeur d'université, flamboyant et ouvertement homosexuel. Cet homme avait fulminé contre les côtés obscurantistes de l'Islam politique – le terrorisme, l'assujettissement des femmes et des homosexuels et l'antisémitisme. Son meurtre en 2002 par un extrémiste de gauche a été perçu comme un assaut contre l'ordre démocratique hollandais. Le choc a été aggravé en 2004 quand à Amsterdam, capitale de la liberté et de la tolérance, un Musulman hollandais d'origine marocaine a abattu et presque décapité Theo Van Gogh, un cinéaste. L'assassin a déclaré que l'Islam lui avait demandé de tuer cet homme, car il avait tourné un film court qui critiquait le mauvais traitement des femmes en Islam. Après le meurtre, la collaboratrice du cinéaste, Ayaan Hirsi Ali, une parlementaire d'origine somalienne, a été mise sous protection de la police 24h/24. Quand celle-ci a été amenée à partir vivre aux Etats-Unis en 2006, Geert Wilders a repris le flambeau. Celui-ci a une position dure à l'égard de la terreur islamique et il a demandé l'arrêt de l'immigration en Hollande, au moins jusqu'à l'intégration complète des Musulmans qui y habitent. Certains de ses arguments sont de la pure polémique Ainsi par exemple, il déclare que le Coran est un livre "fasciste", et comme "Mein Kampf" est interdit de publication en Hollande, le Coran devrait aussi être interdit. On peut débattre du contenu du Coran, mais de là à l'interdire, il y a du chemin.

En fait les remarques courageuses de Mr Wilders ont entraîné un débat constructif autour du Coran et de l'Islam aux Pays-Bas, débat le plus vigoureux qu'on ait eu dans aucun autre pays, occidental ou musulman. Aussi peu confortable qu'il soit pour les Musulmans de ce pays, ce débat peut les aider à voir leur religion sous un œil plus critique. Malgré l'attrait croissant de l'Islam radical, la participation politique des Musulmans modérés croît aussi, signe positif pour leur intégration. Pour la 1ère fois dans l'histoire de ce pays, 2 Musulmans sont dans le cabinet et les Musulmans ont réagi calmement à la diffusion de Fitna. Pas de manifestation ici, ni pacifique, ni violente. Peut-être que c'est la preuve que l'âpre débat a aidé les Musulmans de Hollande à comprendre les valeurs occidentales.

Mais le problème n'est pas le film de Mr Wilders ou s'il a incité à la haine ou non. Le vrai problème est de savoir si nous sommes capables de défendre nos valeurs contre l'intolérance de l'Islam radical. Certains ont demandé l'interdiction du film Fitna, sans l'avoir vu. C'est déconcertant! Surtout que la loi hollandaise interdit la censure a priori.
Un courant dans la société occidentale prône l'apaisement, il s'agit d'un mélange de nihilisme européen, d'une haine de soi et de timidité. Ce n'est pas la force de nos ennemis, mais c'est notre faiblesse qui va nous ruiner.
Si jamais Fitna mène à des violences et des protestations contre les Hollandais, l'Europe sera, je l'espère, plus solidaire qu'elle ne l'a été avec les Danois, du fait de leurs dessins. Toute faiblesse dans la résolution pour défendre l'ordre légal de la démocratie devrait être perçue tel qu'elle est: trahison et lâcheté.

Note de www.nuitdorient.com

La plupart des séquences vidéo de ce film Fitna sont connues depuis longtemps, elles sont dans nos archives et existent sous différentes formes sur le Net. L'auteur de ce film n'a fait qu'alterner vidéos et pages du Coran. Or les versets du Coran qu'il a reproduits sont véridiques et correctement traduits. Le réalisateur n'a fait qu'illustrer des pages du Coran où il a repéré des versets iniques, par des images et des vidéos qui leur correspondent. Alors où est le mal ?

Ainsi par exemple, comme le préconise un site arabe Al-Ekhlaas d'al Qaeda, selon la sharia' on devrait décapiter Geert Wilders, l'auteur du film Fitna, du fait qu'un Musulman peut se sentir calomnié. Or justement son film montre la décapitation du journaliste Daniel Pearl, parce qu'il a reconnu qu'il était Juif, et, selon le Coran et la Sharia', un Juif est un infidèle méritant la décapitation, s'il n'est pas soumis et dhimmi. Un Juif, fier de l'être, est considéré comme arrogant par tout Musulman qui se respecte, et il mérite selon le Coran la mort par lapidation ou décapitation.

De même n'enseigne-t-on pas la haine du Juif aux enfants de 2 ou 3 ans, dans les écoles Palestiniennes, comme le montre ce film court? Le film est la photographie de la réalité. De quoi a-t-on peur ? Que le monstre se déchaîne? Mais il est déjà parmi nous: c'est l'obscurantisme qui est en train de nous ravager petit à petit, par la désinformation et en bâillonnant la liberté de s'exprimer, quitte à laisser s'exprimer librement et massivement l'Islam radical qui correspond à 10% de l'Islam, selon des sources bien informées, soit 130 millions de personnes…


JUSTINE MERIEAU - ECRIVAIN

Blog destiné à faire connaître mes livres, romans et nouvelles. J'y présente des extraits de ceux-ci, avec également quelques inédits. Mais on y trouvera aussi mes humeurs littéraires du moment...
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Ecrivain nantais, je suis romancière et nouvelliste. Je demeure à La Réunion depuis 1987.